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Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

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collines au sud de Parma après des voix sinistrées sur « l’incident malheureux connu » (dont à<br />

présent nous ne savons rien d’autres). En avril 1921, il menaçait de laisser le ministère et <strong>Conforti</strong><br />

le pria d’abandonner cette idée ; après quelques mois, il fut suspendu « a divinis ». En 1920, encore<br />

le cas de don Antonio Marini arriva à sa conclusion : vicaire à Fontanelle di Roccabianca depuis<br />

son ordination en 1912, il avait noué une relation avec une étudiante, nièce d’un autre prêtre ;<br />

rappelé dans l’armée, à son retour, il fut nommé aumônier du nouveau mouvement « Jeunesse<br />

Féminine » et responsable diocésain du Travail mais il abandonna le ministère.<br />

Dans au moins deux des quatre cas reportés ici (Marini et Fava), la guerre eut une influence<br />

importante. Il faudrait aussi vérifier pour les deux autres prêtres. Le traumatisme psychologique<br />

subi au front, les expériences de la violence et peut-être une certaine immoralité entre soldats à<br />

laquelle les jeunes prêtres n’étaient pas préparés, les inquiétudes politico-sociales de la première<br />

après-guerre, mais peut-être aussi certaines méfiance nourries par certains supérieurs à l’endroit des<br />

ces revenants (vétérans) ont créé les conditions de l’abandon du ministère.<br />

Le dernier cas, peut-être le plus douloureux, fut celui de don Eugenio Del Sante. Comme on a<br />

vu ci-haut, <strong>Conforti</strong> l’avait personnellement défendu face à une intervention de la Congrégation du<br />

Concilio. Il abandonne le ministère autour de 1927 ; il était ordonné par le même <strong>Conforti</strong> dix-huit<br />

ans avant. En plus de ces cas de défections, nous pouvons faire allusion à un autre épisode<br />

douloureux : le suicide de don Carlo Cavalli, archiprêtre de Mattaleto. Don Cavalli était né à<br />

Corniglio en 1863 et ordonné en 1885 ; il était un peu plus âgé que <strong>Conforti</strong>. Le 3 juin 1914, une<br />

lettre de <strong>Conforti</strong> non reportée par Teodori mais existant et transcrite auprès du CSCS, souligne<br />

d’un côté les conditions précaires de la santé de Cavalli, mais aussi de l’autre côté, une série des<br />

tensions en paroisse qui rendaient difficile l’intervention de l’évêque. Nous la reportons<br />

entièrement :<br />

« In omnibus Christus ! Très Révérend Monsieur l’Archiprêtre, je regrette beaucoup que vous<br />

vous trouviez dans une condition de santé précaire, déplorée et attestée par le médecin. Je voudrais<br />

bien vous aider au cas où vous seriez disposé à quitter la paroisse pour entreprendre des soins qui<br />

vous ont été conseillés mais <strong>com</strong>ment puis-je procéder à cela dans les conditions actuelles de<br />

Langhirano et l’insuffisance du clergé qui affecte le diocèse Je m’engage une autre fois qu’on<br />

aura finalement résolu les regrettables différends pour lesquels je me suis moi-même impliqué. Si<br />

de la part des autre, la bonne volonté n’avait pas fait défaut, tout serait désormais défini à la<br />

satisfaction de tous. La bonne volonté n’y a jamais été et nous nous trouvons dans un engrainage<br />

de questions difficiles. Je ne sais pas si vous avez toujours apporté votre contribution à la<br />

pacification des âmes. J’ose espérer encore que ce qui n’a pas été fait jusqu’à présent soit réalisé<br />

dans le plus bref délai et alors je pourrais moi aussi vous venir en aide selon les exigences de votre<br />

condition actuelle. Dans l’entre-temps, je vous salue avec respect. Très dévoué en Jésus Christ,<br />

<strong>Guido</strong> M. Archevêque »<br />

Selon le témoignage recueilli par les carabiniers auprès des parents de don Cavalli, après sa<br />

fin tragique, on a su que don Cavalli souffrait de l’artériosclérose et que souvent il tombait<br />

subitement en mélancolie et que deux ou trois fois, il avait été frappé par une hémorragie cérébrale,<br />

mais qu’il continuait toujours son ministère sacerdotal paroissial.<br />

<strong>Conforti</strong>, en date du 22 novembre 1914, écrivait encore une fois au curé de Mattaleto pour<br />

qu’il fasse convoquer une réunion de l’Oeuvre paroissiale et créer les conditions de logement et<br />

d’économie pour la venue d’un vicaire en aide à don Cavalli. Nous ne savons pas s la réunion eut<br />

lieu ou s’il a eu le résultat es<strong>com</strong>pté par <strong>Conforti</strong> qui, dans la suite se trouva dans la condition de ne<br />

pas pouvoir envoyer un prêtre pour aider le curé malade. Le 2 décembre, l’évêque lui avait imposé<br />

l’ordre de renoncer à la paroisse en menaçant de le révoquer au cas où il n’obtempérait pas. Le 5<br />

décembre, don Cavalli était déjà mort. Ses sœurs le trouvèrent un matin, étendu sur son lit avec un<br />

pistolet de petit calibre en main et le visage défiguré.<br />

Le maréchal des carabiniers qui mettait fin aux enquêtes <strong>com</strong>me directement un cas évident<br />

de suicide verbalisa ainsi : « Même si nous n’avons trouvé aucun écrit pour justifier la mort du<br />

prévenu, toutefois, étant donné l’état de santé et de dépression claire de celui-ci, suite à un abus de<br />

<strong>Manfredi</strong> - 126 – G.M. <strong>Conforti</strong>

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