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Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

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l’Association pour secourir les missionnaires était approuvée par le pape Pie X. Nous savons en<br />

effet <strong>com</strong>bien ce pape, d’une culture vraiment intransigeante, avait essayé de rasséréner les<br />

beaucoup de rapports institutionnels avec l’Italie, même sans ouvrir formellement les pourparlers.<br />

Dans la « conciliation silencieuse » du pape Pie X, le contact <strong>Conforti</strong> – Schiaparelli pouvait<br />

vraiment exister.<br />

Une fois qu’on a fait ce pas, que d’ailleurs fut sans doute très utile et avantageux pour<br />

<strong>Conforti</strong>, s’en présentait un autre chargé de conséquences même politiques. Fut Carlo Bassi,<br />

président de l’association, à le proposer à <strong>Conforti</strong>, dans la lettre du 31 mars 1905, au nom du<br />

Conseil de la présidence de l’association, <strong>com</strong>me condition pour avoir accès à un prêt de 50.000<br />

lires en faveur de l’institut :<br />

Cela pourrait être fait sans difficulté, au cas où Votre Excellence pourrait me donner une<br />

déclaration formelle et explicite que, dans le cas à l’institut de Parma pour les missions<br />

étrangères pourraient être confiées des missions spéciales en Chine, elles seraient à mesure<br />

de se mettre sous le protectorat italien.<br />

A cette demande <strong>Conforti</strong> répond :<br />

Pour ce qui se réfère à la condition qu’on voudrait lier à l’exaucé de cette demande, je<br />

déclare avec sincérité, ce que je peux maintenant déclarer, c’est-à-dire que de ma part je<br />

ferais tout le possible afin que les missions que en Chine seront confiées à l’institut de<br />

Parma, qu’elles se trouvent dans les conditions de se mettre sous le protectorat italien, et<br />

cela après avoir pris connaissance des conditions en question. J’ai toujours considéré<br />

<strong>com</strong>me une vraie humiliation pour les missionnaires italiens le protectorat étranger et<br />

donc j’hâte avec un grand désir le jour dans lequel sera enlevée pour toujours cette<br />

anomalie. Seulement devant à une interdiction formelle de la Suprême Autorité en qui je<br />

veux croire, ne me soit pas donnée d’abandonner tout pourparler.<br />

Ce qu’on dit ici en quelques lignes est, dans un certain point de vue, une vraie révolution.<br />

Car les missionnaires en Chine depuis des années avaient le passeport français.<br />

La question du protectorat français sur les missions catholiques chinoises existait depuis<br />

longtemps. Un essai de Léon XIII d’ouvrir une délégation diplomatique à Pékin fut tranché depuis<br />

le <strong>com</strong>mencement par les pressions du gouvernement français. Le passeport français pour un<br />

missionnaire voulait dire non seulement avoir la permission d’entrer et de séjourner, mais toutes les<br />

garanties de la protection d’une « puissance » sur les citoyens qui appartiennent à la puissance<br />

même. Chaque attentat, dommage, menace aux missionnaires catholiques, aux baptisés chinois, aux<br />

structures opératives des missions catholiques étaient dénoncés par le gouvernement français, qui<br />

obligeait la faible dynastie e l’Empire Céleste, à restituer les dommages et à payer d’énormes<br />

amandes. La France était très jalouse de son contrôle sur les missions catholique, car cela signifiait<br />

un prestige et une dépendance. Les historiens aujourd’hui soulignent le dommage culturel apporté<br />

par le protectorat français, et étranger en général, qui a porté les chinois à considérer le<br />

christianisme et le catholicisme en particulier, <strong>com</strong>me une religion irrémédiablement étrangère et<br />

colonisatrice.<br />

<strong>Conforti</strong> connaissait tout cela, car depuis dix ans au moins il s’intéressait concrètement des<br />

missions chinoises et des conditions juridiques et pratiques pour avoir accès. Comme justement<br />

écrit Calza de la Chine, les xavériens seraient les premiers à être sous le protectorat italien. Qu’estce<br />

que avait porté <strong>Conforti</strong> à s’exprimer avec tellement de sûreté Avant tout un procès entre la<br />

France et le Saint-Siège. La dénonciation de la part française du concordat de Napoléon du 1801<br />

avait porté à la rupture des relations diplomatiques en 1904. En 1905 venait présentée la loi de<br />

séparation entre l’état et l’église de France, que fut promulguée seulement en décembre. Toutes ces<br />

vicissitudes sont connues par le publique catholique italien, et que <strong>Conforti</strong> connaissait très bien. On<br />

n’a pas des traces des consultations écrites avec Rome, mais <strong>Conforti</strong>, peut-être à cause des<br />

colloques de ces mois, pouvait déduire que la traditionnelle alliance « guelfe » entre la France et la<br />

<strong>Manfredi</strong> - 84 – G.M. <strong>Conforti</strong>

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