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Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

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aux anciens Etats avant l’unité d’Italie étaient maintenant terminées. Aucune nostalgie, pour<br />

<strong>Conforti</strong> ou Ferrari, <strong>com</strong>me aussi pour Magani, des coups de bâton de Carlo III ou des « boers et<br />

croates », mais une continuelle polémique contre les historiens et les anticléricaux qui affirmaient<br />

que le clergé et la papauté ont été la ruine d’Italie. D’ailleurs celle-ci était la ligne de Léon XIII,<br />

même si avec des nuances différentes.<br />

Cette tension entre vouloir être catholiques et papistes, et vouloir être italiens, c’était<br />

ultérieurement évoluée, grâce à deux facteurs : l’œuvre de l’élaborations culturelle opérée par les<br />

« jeunes » intransigeants <strong>com</strong>me Filippo Meda, Angelo Manni, Luigi Sturzo, Giuseppe Micheli qui<br />

avaient posé la question romaine à l’intérieur d’un projet plus actif et <strong>com</strong>plexe ; et la « conciliation<br />

silencieuse » de Pie X, le choix de diminuer l’attention aux questions strictement diplomatiques<br />

pour donner à la papauté et à son rapport avec l’Italie, une image plus pastorale, un parcours qui<br />

avait trouvé en Giolitti et dans la classe dirigeante libérale un bord caché mais efficace. Même en<br />

<strong>Conforti</strong>, <strong>com</strong>me dans d’autres évêques italiens, même avant la guerre on découvre les signes d’une<br />

revendication discrète d’italianité. Lui-même avait prié en 1911, pour les soldats italiens qu’en<br />

Libye étaient en train de vivre une nouvelle Lepanto. Le centenaire de Constantin (313-1913) dans<br />

lequel <strong>Conforti</strong> insérait ses premières initiatives de la pastorale catéchétique renouvelée, fut<br />

l’occasion pour la revue « La Civiltà Cattolica » de faire de la polémique contre les lignes païennes<br />

du nationalisme diffusé maintenant en Italie, mais fut aussi le motif de quelques intellectuels, en<br />

particulier Federico Tozzi et Domenico Giuliotti, qui cherchaient de trouver une synthèse entre<br />

catholicisme et impérialisme. Et puis un vrai citoyen de Parma <strong>com</strong>me <strong>Conforti</strong>, opère beaucoup<br />

pour des rapports humains. Ses relations avec une partie d’italiens étaient excellentes, où il ne niait<br />

pas la possibilité de la collaboration entre les missionnaires italiens et la politique extérieure : c’est<br />

le groupe qui bouge autour de l’Association pour le soutien des missionnaires italiens.<br />

Donc une intransigeance qui, au fond, cherchait, même inconsciemment des occasions pour<br />

manifester sa propre italianité, et <strong>Conforti</strong>, grâce à ses missionnaires, déjà il en avait. On voulait,<br />

non seulement de sa part, dissiper les « méfiances d’aversion ». La neutralité italienne d’abord, et<br />

ensuite le choix d’entrer en guerre, étaient un espace pour affirmer son propre attachement à la<br />

patrie, dans un temps de sacrifice.<br />

On pourrait dire que pour <strong>Conforti</strong> la position était davantage plus délicate, à motif du<br />

contexte politique de Parma. Comme on connaît, à Parma et dans la province, la majorité politique<br />

et l’opinion publique opéraient surtout dans « les parti populaires » de gauche. L’unité de la gauche<br />

fut brisée à cause de se ranger entre neutralistes et ceux qui voulaient intervenir. Les socialistes<br />

réformistes, une minorité à Parma, ont choisi la neutralité. Les républicains étaient des<br />

interventionnistes en ville <strong>com</strong>me sur la montagne, ils étaient une force importante depuis toujours<br />

anticléricale. Le leader syndicaliste Alceste Ambris en 1908 était un interventionniste, il avait pris<br />

la fuite pendant les désordres, en 1913 est retourné après à Parma avec un grand triomphe. Donc les<br />

voix plus écoutées des anticléricaux de Parma étaient interventionnistes et elles accusaient l’église<br />

de défaitisme et antiitalianité. Le journal Il Presente en mars 1916 écrivait sur un colloque entre<br />

trois prêtres de Ravarano et il en accusait deux de défaitisme ; <strong>Conforti</strong> demandait des informations<br />

sur le troisième pretre qui était présent et peut-être était aussi l’auteur de la chronique sur le journal<br />

anticlérical. En octobre 1917, après la défaite de la bataille de Caporetto, une « autorité<br />

représentative citadine » accusait publiquement le clergé. Pire pour les abbés Lamberto Torricelli et<br />

Giovanni Battista Buffetti, directeur de la typographie Fiaccadori, accusés de défaitisme devant le<br />

tribunal militaire car ils avaient donné aux militaires en guerre la « prière pour la paix » du pape<br />

Benoît XV. Le <strong>com</strong>portement de méfiance de la gauche interventionniste, donnait involontairement<br />

à Peppino Micheli, leader des catholiques démocrates et député, qui pendant la phase de neutralité,<br />

s’était ouvertement opposé à l’entrée en guerre d’Italie, en portant au Parlement la voix et les<br />

exigences des paysans. Micheli avait des amis et partisans parmi le clergé. Certainement après<br />

l’entrée en guerre, même Micheli <strong>com</strong>me les autres députés catholiques, avait soutenu une<br />

participation loyale et courageuse des catholiques, pour un effort national, mais il avait un suspect<br />

et une marque d’infamie sur le clergé et les catholiques, en toute l’Italie et en particulier à Parma.<br />

<strong>Manfredi</strong> - 142 – G.M. <strong>Conforti</strong>

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