Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com
Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com
Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
capables de synthétiser une gerbe <strong>com</strong>plexe d’intuitions et motivations. La vraie foi, la foi<br />
catholique est capable non seulement de sauver chaque personne, mais l’éclairer avec une vraie<br />
civilisation tous les peuples, car Dieu a fait les nations guérissables et la santé spirituelle des<br />
peuples peut venir seulement de la civilisation catholique. Le peu de paroles reporte à la fameuse<br />
revue des jésuites qu’ensemble aux lectures strictement missionnaires du premier <strong>Conforti</strong>, les<br />
Annales de Propaganda fide, et beaucoup d’autres contributions littéraires ou orateurs que peut-être<br />
on ne peut plus les retrouver, avait contribué à la formation de cette conception de <strong>Conforti</strong>.<br />
N’est pas ici le lieu pour évaluer <strong>com</strong>bien on peut parler d’identification entre christianisme<br />
et civilisation européenne, ou pour soutenir sur le concept discutable de civilisation. Serait, je crois,<br />
intéressante une étude d’histoire de la mentalité sur les premières années de ce périodique, né<br />
propre à la Maison mère, qu’aura <strong>com</strong>me titre « Fede et Civiltà » jusqu’en 1978, quand se<br />
transforma dans la revue d’aujourd’hui « Missione Oggi » Sûrement en <strong>Conforti</strong> on aura une<br />
évolution de la signification attribuée au binôme en connexion avec le changement de son approche<br />
à la mission en Chine. Nous notons ici l’apparition du slogan, qui sera beaucoup remarquable<br />
<strong>com</strong>me chiffre synthétique de l’idéal missionnaire de <strong>Conforti</strong>.<br />
On doit cependant souligner que le binôme Foi et Civilisation fut aussi une clé d’approche<br />
au monde culturel et politique italien de ce temps. On ne peut pas nier que <strong>Conforti</strong> ait eu une<br />
formation et conviction quoique intransigeantes, et s’il ne fut jamais un fanatique du temporel, est<br />
du à son caractère équilibré et à la pédagogie de Ferrari. En cette fin du XIX siècle, en plus,<br />
certaines tensions et quelques structures mentales sont allées se délayer en face à l’apparition de<br />
nouveaux problèmes, du socialisme du colonialisme, et grâce aussi à l’apport de nouvelles<br />
réflexions des « jeunes » démocrates chrétiens. Mais pendant que ceux-ci cherchaient la synthèse<br />
entre catholicisme et culture de l’engagement économique, social et aussi dans une certaine<br />
élaboration historique littéraire du moyen âge qui pouvait interpréter ensemble l’idéal de Léon XIII<br />
et celui de Giosué Carducci, <strong>Conforti</strong> croise dans un autre espace de rencontre, celui de l’expansion<br />
de l’Italie à l’étranger. L’Orient et l’Afrique, l’immigration vers les Amériques, donc non seulement<br />
colonisation militaire mais des thèmes aussi culturels et sociaux, étaient désormais à l’ordre du jour<br />
de la classe dirigeante unitaire entre Crispi et Giolitti.<br />
Le binôme Foi et Civilisation permettait de créer un pont entre une possibilité d’un accord<br />
que peut-être seulement la maçonnerie plus anticléricale, et peut-être même pas celle-ci aurait<br />
refusé. Et non plus la réalité ecclésiastique se serait opposée à des contacts et collaborations en ces<br />
directions. Je voudrai éclairer qu’ici si on observe les données offertes par la documentation, il ne<br />
s’agit pas des accords sous mains des tolérances et <strong>com</strong>promissions, des « pieuses fraudes » que<br />
tous connaissaient et personne ne démasquait puisque étaient utiles à tous. Le vrai saut de qualité<br />
offert par les entreprises missionnaires, vaut l’analogie de l’assistance à l’émigration en Europe par<br />
Bonomelli et encore pour l’ac<strong>com</strong>pagnement aux italiens en Amérique construit par Scalabrini et la<br />
mère Cabrini, était l’intervention sur un terrain <strong>com</strong>mun de haut niveau et d’un engagement<br />
qualifié. Chacun après conservait ses convictions sur la réalité italienne, mais le travail <strong>com</strong>mun<br />
aurait lentement donné son apport à celle qui a été appelée la « Conciliation silencieuse » de<br />
l’époque du pape Pie X.<br />
<strong>Manfredi</strong> - 57 – G.M. <strong>Conforti</strong>