Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com
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Ainsi écrivait <strong>Conforti</strong> depuis Pékin le 5 décembre à la <strong>com</strong>munauté de la Maison mère. Les<br />
discours prononcés par le fondateur le 28 décembre, confirment ce changement : on en parlera<br />
après. On pourrait dire, dans un certain sens que la période du 21 septembre au 28 décembre 1928,<br />
le long voyage vers la Chine et le retour, avait assumé la signification d’un grand Nunc dimittis. Un<br />
entrelacement des projets, persuasions, désirs et relations fut le motif et le moteur du voyage.<br />
<strong>Conforti</strong> était parti pour rencontrer ses missionnaires, pour intervenir personnellement sur les<br />
problèmes de la mission, mais aussi pour connaître mieux la mission même et les chrétiens chinois.<br />
Des chinois, de la Chine, de l’Asie, de la mission il avait une série des certitudes d’idéaux, des<br />
nouvelles. Au fond de toutes ces files qui l’attirait en Chine, il y avait sa vocation. Il y avait les<br />
images de la biographie du XVI siècle de François Xavier lue depuis l’adolescence, il y avait les<br />
récits des revues missionnaires, les lettres et les photographies de premiers xavériens.<br />
Tout ce patrimoine d’images, souvenirs, affections fut <strong>com</strong>plètement bouleversé par<br />
l’impact avec la Chine. La mission, la civilisation, l’annonce, la culture locale étaient toute autre<br />
chose. Bien sur, n’était pas le contraire de ce que <strong>Conforti</strong> avait rêvé et <strong>com</strong>pris, au contraire. Mais<br />
probablement dans l’intériorité du fondateur, tout devait trouver un nouvel ordre, quelques choses<br />
on devait les corriger, d’autres nuancées. Mais <strong>Conforti</strong>, grâce aussi à ses missionnaires, à Calza, à<br />
Bonardi, et même à Manna et à Costantini, et à tous les autres missionnaires de différentes<br />
congrégations, avait retrouvé en cette rencontre avec la réalité, le sens plus profond de son appel<br />
depuis 50 ans. Il est un missionnaire encore plus convaincu de la nécessité et de la beauté de la<br />
mission : le peuple chinois « offre les meilleures espérances »<br />
Après cette espèce de bain régénérateur de la vocation initiale, de l’intuition créative<br />
<strong>Conforti</strong> rentrait au diocèse. Pas moins de trois ans le séparaient de la mort, la fin de son voyage sur<br />
terre. Seront encore des temps difficiles, encore une fois signés par des souffrances et échecs, mais<br />
aussi des réalisations et du <strong>com</strong>mencement des œuvres nouvelles enthousiastes dans le diocèse et<br />
dans la congrégation. Mais la Chine sera, pour l’esprit de <strong>Conforti</strong>, une espèce de viatique, tandis<br />
que pour le physique déjà éprouvé, le long voyage le portera, probablement à une faiblesse<br />
ultérieure.<br />
En Chine <strong>Conforti</strong> était arrivé pour un devoir canonique de la visite à la mission et à ses<br />
religieux, après que la congrégation avait reçu sa forme juridique stable et approuvée : mais aussi<br />
pour l’affection qui le liait aux xavériens. Dans les années entre la fin de la guerre et le voyage en<br />
Chine, beaucoup de nœuds de la congrégation sont venus à la surface : situation économique,<br />
l’étendue du district missionnaire, séminaristes et novices chinois, supérieur religieux en mission.<br />
Tout ceci créait une tension, du moment qu’en Italie le futur des xavériens était assuré par les trois<br />
maisons de formations à différents niveaux et par un afflux des vocations décidemment<br />
encourageant.<br />
Etait, <strong>com</strong>me on avait déjà dit, une phase de transition qui demandait des décisions<br />
<strong>com</strong>plexes, soit du côté du personnel, que du côté des ressources économiques, pour ne pas<br />
<strong>com</strong>promettre les développements futurs de la congrégation. Mais les missionnaires en Chine<br />
voyaient surtout les urgences immédiates : famine et un état de guerre, nécessité d’argent pour<br />
secourir la pauvreté diffusée, des rapports fatigants entre les missionnaires séparés à cause de<br />
grandes distances et dans des situations différentes. <strong>Conforti</strong> expérimentait la nécessité de<br />
<strong>com</strong>prendre la situation, en Orient, et il espérait d’être <strong>com</strong>pris par ses missionnaires, de pouvoir<br />
<strong>com</strong>muniquer des choix d’expansion en Italie et en Europe, encore au <strong>com</strong>mencement mais en vue<br />
d’assurer le futur de la congrégation.<br />
Le travail pastoral en Italie demandaient des attentions très subtiles car d’un coté le<br />
gouvernement et le parti au pouvoir, proclamaient de vouloir défendre et soutenir l’église et les<br />
traditions catholiques, et aussi économiquement ne manquaient pas des signes de cet appuis<br />
D’ailleurs une personne expérimentée et spirituellement sage <strong>com</strong>me <strong>Conforti</strong>, voyait les côtés<br />
obscurs, soupçonnait des <strong>com</strong>promis et des conversions peu convaincues des personnages dans le<br />
<strong>Manfredi</strong> - 197 – G.M. <strong>Conforti</strong>