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Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

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en organisant des vraies et propres équipes armées formées par les jeunes fils des propriétaires<br />

terriens.<br />

La grève fut diffusée dans la moyenne plaine aux environs de Parma et sur la colline en<br />

augmentant les tensions et les provocations, dans un état de militarisation du territoire. Le<br />

gouvernement de Giolitti professait la neutralité pendant le conflit mais cependant, il donnait des<br />

indications au préfet de la ville pour que la police et les militaires puissent escorter les « libres<br />

travailleurs ». Pendant de longues semaines on a eu un climat de violence, menacé et souvent vécu,<br />

de tous les deux côtés. Les catholiques organisés, proches du député Giuseppe Micheli et au<br />

mouvement de coopération « blanche » de la montagne choisissaient d’appuyer, soit même avec<br />

réserve les « agraires ».<br />

Le nouvel évêque, dont les mouvements étaient clairement limités par cette situation, dans<br />

une lettre pastorale du 16 avril 1908, peu avant la proclamation de la grève, à l’occasion du jubilé<br />

sacerdotal de Pie X, affronta directement le thème. Le sien est un appel à la paix et à l’engagement<br />

que les deux parties devaient avoir pour chercher non seulement les améliorations de respectives<br />

situations, mais, aussi « avec quelques sacrifices de leur part, en mettant à la première place la<br />

recherche du bien <strong>com</strong>mun. Suivent deux appels chagrinés aux « fils de la fatigue, travailleurs des<br />

champs et de l’usine » et aux « riches », propriétaires, capitalistes. Aux premiers « objet de<br />

prédilection pour le Rédempteur, il re<strong>com</strong>mande de chercher une meilleure condition, mais en<br />

évitant d’écouter « ceux qui crient toujours contre la tyrannie et après veulent devenir esclaves<br />

d’autres tyrannies qui obligent même le sacrifice de la foi » Aux deuxièmes <strong>Conforti</strong> re<strong>com</strong>mande<br />

de « faire raison des conditions changées des temps du travail », et avec, à la vieille manière<br />

d’inculquer « à vos dépendants la pratique de la religion, que plus efficacement de toute expression<br />

légale est la sauvegarde de tout droit.<br />

Rien de particulièrement innovateur en quelques lignes, du point de vue des sciences<br />

sociales. Mais certainement <strong>Conforti</strong> exprimait avec un langage typique du temps l’attention d’un<br />

évêque pour tous ses fidèles, avec un grand équilibre sans aborder les questions techniques, sans<br />

prendre un parti même pas pour ceux qui se proclamaient les défenseurs de la religion.<br />

Même le témoignage du journal du P. Dagnino montre un homme qui, même en provenant<br />

pour extraction familière des classes des « agricoles », a des jugements négatifs soit, <strong>com</strong>me il est<br />

évident, vis-à-vis du socialisme, mais aussi pour la classe des propriétaires. « Les patrons ont<br />

déchristianisé leurs paysans, maintenant ils ne peuvent plus les arrêter et ils payent les amères<br />

conséquences, disait <strong>Conforti</strong> le 2 mai, au <strong>com</strong>mencement du cruel accrochage frontal. Quelques<br />

jours après émerge en lui une lecture classique providentielle. « Toute cette lutte ne fait rien d’autre<br />

que aplanir le chemin vers le catholicisme, <strong>com</strong>me les romains avaient préparé le chemin au<br />

christianisme » Ces positions sont typiques du clergé et de l’épiscopat italien de ces années. Mais<br />

pendant ces semaines d’extrême tension il faut souligner l’essai de <strong>Conforti</strong> de rester au dessus des<br />

partes, en évitant non seulement les condamnations sommaires mais aussi tout ce qui pourrait<br />

contribuer à l’accrochage social. Nous avons aussi la réaction violente de l’Internationale à la lettre<br />

pastorale. L’anticléricalisme du mouvement syndicaliste et de tout le socialisme italien dans la<br />

période 1900- 1910 devient la clé de lecture de la tentative d’équilibre et de dialogue de <strong>Conforti</strong>.<br />

La situation finit par dégénérer en juin. D’un côté la grève à cause des contre mesures qui,<br />

mises en acte par l’Association agraire, ne réussissait pas à avoir un caractère incisif effectif, mais<br />

portait à la faim les familles des paysans ; de l’autre côté la militarisation du territoire qui suscitait<br />

davantage le ressentiment. Une grève de solidarité en ville avait procuré des mouvements sur les<br />

places étouffées par la cavalerie. La Chambre du travail fut occupée par les militaires, et De Ambris<br />

avait pris la fuite en Suisse. En cette occasion <strong>Conforti</strong> décidait de ne pas bouger de la ville, même<br />

s’il était engagé dans les célébrations déjà programmées : <strong>com</strong>me il arrivera pendant les terribles<br />

journées d’août 1922, l’évêque choisissait de rester à côté des gens et à sa ville coûte que coûte.<br />

Malgré la position prudente et sensible de <strong>Conforti</strong>, les conséquences spirituelles des années<br />

du syndicalisme révolutionnaire et de l’échec de la grève de 1908 mis en évidence lourdement avec<br />

des phénomènes non seulement la pratique religieuse dominicale et pascale mais aussi des mariages<br />

<strong>Manfredi</strong> - 95 – G.M. <strong>Conforti</strong>

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