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Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

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Dans d’autres cas, il arrive plutôt à défendre le curé contre les recours des paroissiens au Saint<br />

Siège. C’est le cas du curé de Moragnano, dans la zone déjà citée de Tizzano Val Parma : « A partir<br />

des enquêtes effectuées, sur mon ordre, par le curé doyen, je suis arrivé à me persuader que la<br />

mauvaise intention de certains paroissiens avait suscité un peu de mauvaise humeur contre le<br />

curé ». En réalité, il paraît que c’était avec la <strong>com</strong>plicité d’un autre prêtre, don Aristide Altamura,<br />

curé à Mezzano Inferiore et qui rendait fréquemment visite à la sœur du curé de Moragnano. A<br />

l’opposé, dans des cas extrêmes, <strong>Conforti</strong> exige que les prêtres qui ont eu des litiges avec la<br />

population s’en aillent en dehors du diocèse pour continuer à exercer leur ministère. En 1918, don<br />

Pietro Piccinini est invité à laisser temporairement la paroisse de Marore et ensuite le diocèse pour<br />

des motifs très graves. Don Angelo Gialdini devait laisser à son tour Marore et il s’est vu proposer,<br />

en mars 1923, la cure pastorale des émigrés en Amérique. Il s’agissait donc des interventions<br />

radicales, mais seulement après une information très soignée surtout par l’entremise des vicaires<br />

forains et avec la disponibilité de défendre ceux qui étaient accusé devant le Saint-Siège.<br />

Les cas de vraies et propres problématiques morales n’ont pas manqué non plus, même si très<br />

peu de cas en ce sens nous sont parvenus et c’est normal. La pratique veut que les cas les plus<br />

déconcertants soient traités à vive voix ou bien que certains documents contre la dignité des<br />

personnes soient détruits. Cependant, quelque chose est resté dans la documentation. Don Pietro<br />

Bocchi, curé à Malandriano, à l’époque, rédacteur du journal catholique « La Provincia di Parma »,<br />

protégé par Magani, avec don Davide Parmigiani et don Luigi Comelli, a été fortement rappelé à<br />

l’ordre par <strong>Conforti</strong>. Il n’a pas pu célébrer les funérailles d’un enfant parce qu’il était <strong>com</strong>plètement<br />

ivre et « on ne <strong>com</strong>pte plus ici les cas où vous avez été trouvé dans une tel condition par vos<br />

paroissiens ». Au recteur de Eia, don <strong>Guido</strong> Ceresini, il a été interdit d’entretenir des relations avec<br />

une boutique dans la Rue Massimo D’Azeglio tenue par des gens considérés de mœurs légères. De<br />

Eia à Parma, il y avait très peu de km et Rue D’Azeglio est l’artère qui entre de Ponte di Mezzo<br />

dans la partie vieille de Parma avec une mauvaise réputation de l’autre côté du torrent.<br />

Certaines problématiques pouvaient aussi s’expliquer par des problèmes psychologiques de la<br />

part de certains prêtres. Le cas le plu criant est celui de don Luigi Parenti, recteur de Berceto de<br />

1881 à 1885, où il <strong>com</strong>mença à manifester des signes de déséquilibre. Son état de santé semblait se<br />

rétablir au point qu’il a été nommé curé en ville de l’ancienne paroisse de Saint Apollinaire à Saint<br />

Vital. Mais la pathologie de don Parenti, du moins selon la documentation recueillie était une<br />

dépression de type cyclothymique. En pleine crise en été–automne 1911, avec des articles<br />

modernistes sur le journal maçonnique local, don Parenti eut une rechute violente qui conduit en<br />

décembre 1911 à une hospitalisation aux Pilastroni de Brescia. Le pauvre passa le reste de sa vie<br />

entre des moments d’hyperactivité, d’euphorie et des phases d’une forte dépression au cours de<br />

laquelle il accusait l’évêque de l’avoir ruiné en le soumettant à des injustices criantes.<br />

Paradoxalement, le problème humain de don Parenti exigea un nomination dans sa paroisse ; ce qui<br />

généra un autre cas humain. Le successeur de don Luigi Parent à San Vitale fut don Attilio<br />

Tramaloni, ordonné en 1892. De 1917 et cela dura une dizaine d’années, les <strong>com</strong>portements de don<br />

Tramaloni, ses accusations contre l’évêque, ses recours au Saint Siège qui, régulièrement, donnaient<br />

raison à <strong>Conforti</strong>, inonda la correspondance du fondateur des Xavériens au point qu’il l’a plusieurs<br />

fois rappelé à l’ordre. Déjà malade, don Tramaloni reçut <strong>com</strong>me vicaire paroissial don Pompeo<br />

Camisa, un chanoine sage. Il fut ensuite relevé de ses fonctions en juillet 1926, mais avec une<br />

pension annuelle au bénéfice de Saint Apollinaire à Saint Vital de 7000 lires. Malgré cela,<br />

Tramaloni continuait à occuper le presbytère de son ancienne paroisse.<br />

Comme on peut s’en apercevoir, <strong>Conforti</strong> ne manquait pas de problème de gestion de son<br />

clergé. Même ici, je me permets d’affirmer que ces cas étaient toutefois quantitativement plus rares<br />

à Parma par rapport à ce qu’il avait expérimenté à Ravenna. Toutefois, il s’agissait de questions<br />

douloureuses qui, selon la documentation citée, <strong>Conforti</strong> traitait avec fermeté, mais aussi sans<br />

ressentiment, avec beaucoup de sens d’objectivité, à la recherche des preuves sures et des solutions<br />

dignes.<br />

<strong>Manfredi</strong> - 124 – G.M. <strong>Conforti</strong>

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