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Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

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La biographie de Bonardi, qui fut le premier à avoir la possibilité de recueillir les<br />

témoignages directs de ceux qui avaient grandi au séminaire avec <strong>Conforti</strong>, rapporte l’une de ces<br />

crises de somnambulisme, largement confirmée par d’autres témoins :<br />

L’un des phénomènes les plus observés est celui de la lecture les yeux fermés et à<br />

lumière éteinte. Pendant les crises, tout en n’en ayant pas le souvenir, il répondait<br />

convenablement et il soutenait de longues conversations. A Carignano, pendant une<br />

crise, un prêtre, qui était là pour remplacer le Chanoine Ferrari en retraite temporaire<br />

dans son village natal Lalatta, selon les conseils du Doct. Faelli, pour le taquiner il prit<br />

à critiquer les Jésuites et à exalter Pombal, homme de grandes vues – disait-il – qui<br />

avait <strong>com</strong>pris leur méchanceté et qui avait mené contre eux une guerre avec de bons<br />

résultats. Il riposta sur le champ en rappelant l’Histoire Ecclésiastique de Salzano.<br />

- Mais vous, vous fiez-vous de Salzano . Celui-là est un ménestrel.<br />

- Qu’est-ce que vous dites-là. Les faits sont des faits, et c’est la documentation ce qui<br />

<strong>com</strong>pte.<br />

Et en disant cela, il se lève du lit, va à l’étagère des livres, monte sur un tabouret et<br />

prend le livre de Salzano et, en disant la page, il l’ouvre.<br />

- Petit monsieur, savez-vous lire <br />

- Je suis un peu myope, je ne vois pas trop bien (il y avait une obscurité totale).<br />

- Je n’ai jamais su que vous étiez myope. Alors je vais lire moi-même.<br />

Et il lut de suite plusieurs pages. L’on a remarqué que, pendant les lectures qu’il faisait<br />

le jour, il lisait toujours les yeux fermés.<br />

Le diagnose des docteurs qui avaient suivi <strong>Conforti</strong>, notamment le docteur du séminaire<br />

Narciso Faelli et le docteur Luigi Gambara, qui soigna <strong>Conforti</strong> quand il était adulte, parlent de<br />

« crises nerveuses épileptiformes », dues non pas à « névrose épileptique héréditaire ou acquise »<br />

mais à « hypersensibilité du système nerveux ». Faelli liait ces crises au « développement trop<br />

précoce : en effet [<strong>Conforti</strong>] à 14-15 ans avait déjà une taille d’adulte »<br />

Crises épileptiques ou épileptiformes… : même une personne peu experte en médicine<br />

avertit sous ces expressions l’incertitude du diagnostic, avec de vagues réminiscences<br />

manzoniennes. De la documentation semblent surgir deux types de phénomènes : pertes de<br />

conscience prolongées, parait-il sans de vraies convulsions mais avec les membres raides ou un<br />

mouvement léger ; et des formes de somnambulisme ; un seul témoignage parle de crises<br />

fréquentes, aussi plusieurs fois par jour.<br />

Il semble utile anticiper ici d’autres données sur la santé physique de <strong>Conforti</strong>, qui<br />

probablement permettent d’achever le cadre d’une structure psycho-physique qui va conditionner<br />

beaucoup le futur évêque et fondateur des xavériens. L’on a déjà fait allusion à un accident au<br />

temps de l’enfance, une chute d’un arbre qui avait entrainé un évanouissement plutôt prolongé et<br />

peut-être un traumatisme crânien. Une constante était plutôt la prédisposition à des pathologies<br />

respiratoires. En hiver 1890-1891, en écrivant à sa mère, <strong>Conforti</strong> donne des informations sur sa<br />

maladie pulmonaire et parle d’une « troisième » rechute. Malheureusement nous ne savons pas à<br />

quelle époque situer la première. A Ravenna, en relation au moment où (l’on est en été 1903) en<br />

<strong>Conforti</strong> apparaît le phénomène de violents vomissements de sang, à l’instant l’on fait référence « à<br />

la faiblesse des bronches ». Evidemment ce type de fragilité, devenait non seulement une<br />

hypothèque ennuyante pour celui qui devait utiliser fréquemment la voix et sans microphone que ce<br />

soit, mais faisait aussi penser aussitôt à la tant redouté tuberculose pulmonaire. Dans la perspective,<br />

qui in<strong>com</strong>bait sur tous les séminaristes de l’époque, de prêter le service militaire, <strong>Conforti</strong> avança la<br />

demande du soi-disant « volontariat d’un an », qui était l’une des formes d’ « adoucissement » de la<br />

bête noire de la caserne, utilisé par les clercs de fin XIX siècle et début XX siècle : mais il fut<br />

réformé pour déficience thoracique. Déjà adulte, <strong>Conforti</strong> cherchera du soulagement par des cures<br />

<strong>Manfredi</strong> - 22 – G.M. <strong>Conforti</strong>

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