Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

civils, des enfants non baptisés, anticléricalisme violent qu’il avait aussi connu à Ravenna, mais que
pour Parma, malgré la diffusion des idées de la gauche, étaient jusqu’à lors presque inexistantes.
C’est un cadre impressionnant que Igino Comelli, directeur de « La Giovane Montagna », raconte :
Un soir, aux premiers jours de juillet 1908, j’étais dans un village dans une zone où est
passé le tourbillon bruyant et dévastateur, la grève générale agricole. « Silence » avait dit
mon familier, et il dressait l’oreille comme s’il pouvait capter quelques bruits qu’il croyait
d’avoir entendu. Tous alors nous avons fait silence : devant mes yeux je n’avais rien vu
d’étrange : seulement quelques grillons, et peu loin un chœur suffisamment fort des voix
masculines chantait une joyeuse chanson populaire. Tu as entendu, m’a dit mon familier.
Ici tu vois, c’est depuis que ont commencées ces choses, que nous entendons un chant, une
note d’allégresse quelconque. Les gens maintenant semblaient vraiment damnés dans
l’esprit et dans la méchante apparence. Ils (les affiliés aux ligues rouges) ne saluaient pas,
ne parlaient pas. Entre eux ils se parlaient, mais avec une voix basse qui semblait étranges
nouveautés d’exaltations et de haine menaçante.
La défaite politique probablement avait allumé plus fort le ressentiment anticlérical, et par
conséquent une série de gestes symboliques d‘une grande signification. Exactement à l’occasion de
la première visite pastorale, dont on parlera bientôt, émergent les signes d’un vrai éboulement du
comportement religieux traditionnel. Le curé de Vidiana, un petit village de la colline, proche de
Torrechiara, depuis 1911 rapportait que sur 120 habitants environ à la messe du dimanche
participaient 6 ou 8 personnes âgées, deux ou trois femmes se confessaient à Paque. Dans le livre
« Status animarum » où on écrivait ces « constatations douloureuses », la liste des familles étai en
général accompagnée par ces titres : « socialistes révolutionnaires, anarchiques ». Franchement le
phénomène ne commence pas en 1908, mais le procès subit une accélération propre en ce premier
espace de dix ans du XX siècle. Seulement après quelques mois, Conforti, toujours pendant la visite
pastorale, a du subir des sifflements et contestations, et ceci dans la très catholique montagne, au
contraire dans la zone de Berceto, une parmi les plus traditionnellement liées au clergé et à la
pratique religieuse. Et avec la colline et la montagne, pour clôturer le cadre désolant, il faut citer la
pleine, que dans la pastorale après la première visite est la zone où se manifeste davantage
l’abandon des sacrements. Dans la lettre pastorale du 5 février 1915 Conforti prend position avec la
grandeur d’argumentations sur celui qui ne fait pas baptiser les enfants et sur celui qui retarde le
baptême. Pendant la fameuse « Semaine rouge » en juin 1914, à Parma fut brûlée une croix sur la
place de Santa Maria delle Grazie et fut détruite une petite chapelle sur le pont au milieu, deux lieux
à une brève distance entre eux, au delà du torrent, pas loin du parc ducal.
C’est comme si Conforti se serait retrouvé dans le climat déjà expérimenté à Ravenna,
certainement numériquement pas si préoccupant mais avec la concrète possibilité d’une aggravation
de la situation religieuse de la population : comme si à Parma il pourrait voir à l’état naissant le
procès qui à Ravenna avait déjà mis les racines.
VISITE PASTORALE ET LES CLUBS DE LA JEUNESSE
On peut affirmer que Conforti avait choisi, plus au moins sciemment, de répondre à cette
situation pastoralement critique avec deux instruments : la visite pastorale et le soutien à la
fondation des clubs de la jeunesse catholique.
Comme à Ravenna, aussi à Parma le nouvel évêque avait commencé le plus tôt possible sa
première visite pastorale. Il avait laissé passer l’été, suivi par la grève et en automne promulguait le
décret du commencement de la visite. Un questionnaire très ample fut annexé à la circulaire du 4
décembre 1908. Comme selon la tradition typiquement du Concile de Trento, deux chapitres sur
onze concernent les structures, et en particulier les biens de chaque paroisse, en plus aux fêtes, aux
pieuses associations traditionnelles (avec un regard spécial à celle de la propagation de la foi et de
Manfredi - 96 – G.M. Conforti