Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com
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PRESENTATION<br />
Mû par le sens du devoir, j’ai lu avec une attention pointilleuse cette biographie de Mgr<br />
<strong>Conforti</strong>, inclues les notes (et ce n’est pas une petite chose) ; et bien, <strong>com</strong>me souvent il arrive, j’ai<br />
été ré<strong>com</strong>pensé. Le profit a été remarquable et a largement payé la fatigue.<br />
J’ai croisé depuis toujours la famille missionnaire xavérienne à cause des ses liens avec mon<br />
diocèse d’origine (Reggio Emilia) et avec les diocèses que j’ai servi en tant qu’évêque (Piacenza et<br />
maintenant Brescia).J’ai eu la joie aussi de pouvoir enseigner pour quelques années l’exégèse de<br />
l’Evangile de Jean aux missionnaires en formation à Parma ; je me vois donc un peu membre de la<br />
famille. Connaître le fondateur de la congrégation, et de plus évêque d’un diocèse voisin que j’aime,<br />
cela m’intéresse beaucoup : <strong>com</strong>ment a-t-il réussi à conjuguer de façon harmonieuse vocation<br />
missionnaire et un service pas tout à fait facile à un diocèse Quelles ont été ses prises de position<br />
face aux changements historiques dont il a été témoin <br />
Une biographie est <strong>com</strong>me un « roman de formation » qui décrit la croissance humaine du<br />
protagoniste par ses expériences personnelles, les rencontres, les événements dont il est l’acteur (ou,<br />
parfois, la victime). De telle façon, nous assistons au spectacle surprenant et toujours admirable<br />
d’une personnalité qui prend doucement sa forme en nourrissant rêves et désirs, en se mesurant sur<br />
difficultés et obstacles, succès et échecs, en se confrontant sur la dureté du monde et sur les désirs<br />
d’autrui. Mgr <strong>Conforti</strong> a vécu entre 1865 et 1931. La question romaine est ouverte et crée des<br />
tensions pas des moindres aux croyants. Les gouvernements qui s’ensuivent sont presque toujours<br />
anticléricaux et saisissent toute occasion pour « piquer » l’église. Dans l’église il y a des tensions<br />
désagréables entre transigeants et intransigeants ; l’Œuvre des congrès voit la lumière et sa fin; la<br />
Rerum novarum s’investit dans la question sociale et lance un éventail impressionnant d’initiatives<br />
parmi les catholiques. Il faut prendre position à l’égard de plusieurs événements : les grèves contre<br />
les propriétaires fonciers, la première guerre mondiale, les violences de droite et de gauche, la prise<br />
de pouvoir de la part de Mussolini, la Conciliation. Entrelacée avec cette histoire italienne il y a<br />
l’histoire de Chine où s’ouvre la première mission xavérienne : la révolte des Boxer et la guerre<br />
contre les puissances occidentales, la fin de l’empire et la naissance de la république ; tous ces<br />
événements côtoient la croissance humaine et chrétienne de <strong>Guido</strong> <strong>Conforti</strong>. Il est beau de voir<br />
<strong>com</strong>ment un homme, un croyant a essayé de se mesurer sur cet enchevêtrement d’histoire, <strong>com</strong>ment<br />
il a su trouver sa propre position, <strong>com</strong>ment il a répondu de façon créative et, au même temps, il a<br />
donné à sa vie une forme toujours plus précise et caractéristique.<br />
A la fin de la lecture, il me semble d’avoir <strong>com</strong>pris quelque chose. Il y a dans la vie de Mgr<br />
<strong>Conforti</strong> la clarté d’une existence qui se développe de racines précises : <strong>Conforti</strong> est de Parma, il y<br />
appartient de tout son cœur. Mais, au même temps, de ce fondement fort solide, l’intérêt, le désir, le<br />
service s’élargissent jusqu’à assumer une envergure vraiment universelle, catholique. Mais le trait<br />
plus surprenant est la « normalité » dans laquelle cette dilatation se réalise ; il semble qu’il ne<br />
pouvait pas en être autrement. A juste raison Angelo <strong>Manfredi</strong> remarque que l’existence de Mgr<br />
<strong>Conforti</strong> a été au même temps linéaire et tortueuse. Linéaire puisque la vocation missionnaire est<br />
présente depuis toujours et donc les différents événements s’insèrent dans une ligne de cohérence<br />
interne très profonde ; tortueuse car le chemin pour atteindre le but n’a pas suivi des routes<br />
envisagées et prévues, par contre il s’est développé au milieux d’empêchements qui ont l’obligé de<br />
frayer des sentiers nouveaux.<br />
Il n’y a pas d’événements impressionnants dans la vie de <strong>Conforti</strong>, pas d’éclairs<br />
extraordinaires d’originalité, pas d’aventures qui laissent le souffle court. Il écrit beaucoup mais il<br />
n’est pas exceptionnel dans son style ; il a une spiritualité intense mais celle-ci avance dans le<br />
sillage traditionnel (l’Imitation du Christ, Saint François de Sales, la dévotion au Sacré Cœur) ;<br />
profondément thomiste, mais sans un génie particulier. Au début il y a une expérience mystique (le<br />
« dialogue » avec le Crucifix de la Paix), mais ensuite l’histoire de son rapport avec le Christ se<br />
développe selon les canons d’une droite théologie, d’une morale établie, d’une ascèse précise et<br />
<strong>Manfredi</strong> - 6 – G.M. <strong>Conforti</strong>