Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com
Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com
Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
« Il m’a été rapporté que vous vous permettez de distribuer des vins et des repas en paroisse<br />
et que l’initiative donne lieu à des <strong>com</strong>mentaires défavorables (indignations). Je pense qu’il y a en<br />
cela de l’équivoque car il y a des faits incroyables. De toutes les façons, je tiens à ne pas passer ces<br />
choses inaperçues et je vous invite à savoir qu’on fait des critiques à cet effet, et par conséquent, à<br />
éviter ce genre d’actions qui génèrent des critiques ».<br />
En réalité, <strong>Conforti</strong> savait que les nouvelles qui lui étaient parvenues n’étaient pas infondées,<br />
mais en intervenant avec un ton modéré, il essayait d’intervenir sans créer des traumatismes. Par<br />
contre trois ans plus tard, don Bolzoni avait fait écrire sur le journal « La Giovane Montagna » des<br />
attaques contre la maîtresse du village. <strong>Conforti</strong> l’a exhorté sans beaucoup de <strong>com</strong>pliments à s’en<br />
aller ailleurs.<br />
Parmi les mêmes prêtres, tout en ayant besoin de s’appuyer réciproquement, ils vivaient des<br />
conflits à cause des intentions de messe, si peu fussent-elles, ou des bénédictions des étables dans<br />
quelques départements. L’on note particulièrement le conflit qui opposait le curé de Cereto à celui<br />
de Tizzano pour la fraction de Cisone. En 1916, <strong>Conforti</strong> a dû rappeler à l’ordre les deux prêtres :<br />
« un enfant n’a pas encore été baptisé à cause du conflit entre ces deux prêtres. Longtemps après, en<br />
février 1928, les deux se sont disputés pour la bénédiction des animaux de Saint Antoine.<br />
Dans ce contexte de pauvreté pastorale et d’inquiétude, le cas de Sesta Inferiore, petite<br />
paroisse à côté d’un vieux pont romain, à 9 km de Corniglio, a éclaté. Le directeur spirituel qui<br />
n’était pas curé, don Alberto Ciubellini, ordonné en 1895, quand Ferrari et <strong>Conforti</strong> dirigeaient le<br />
séminaire a été nommé à Valcieca. Mais il retourne à Sesta inferiore, semble-t-Il, avec la <strong>com</strong>plicité<br />
de la population, forçant la porte de l’Eglise paroissiale pour y célébrer la messe. Il a été suspendu<br />
« a divinis » et il y a eu des sanctions pour la paroisse. Pendant un temps, la population de Sesta<br />
Inferiore a empêché au recteur de Mossale don Pietro Del Signore désigné par l’évêque de célébrer<br />
à Sesta ; petit à petit, la situation s’est calmée.<br />
Comme on peut le noter, <strong>Conforti</strong> n’hésite pas à rappeler verbalement et avec force ses prêtres<br />
et même à recourir aux sanctions canoniques. De nos jour cette façon de faire nous semble<br />
coercitive. Tenant <strong>com</strong>pte de la mentalité de l’époque et du style de son prédécesseur Magani,<br />
<strong>Conforti</strong> était patient et indulgent. Dans le pacte entre évêque et prêtres, il y a aussi cela. Mais<br />
<strong>Conforti</strong> équilibrait ses interventions avec un style de rapports à approfondir. Dans ces situations,<br />
<strong>com</strong>me on l’a vu, il avait à faire à des cas vraiment difficiles. Dans une structure paroissiale où la<br />
participation des laïcs était encore impensable, si ce n’est que pour la catéchèse des enfants,<br />
l’emplacement des prêtres était un problème vital. L’évêque ne se limitait pas à des alchimies<br />
d’organigramme. Parmi les lettres de <strong>Conforti</strong>, on met en évidence un autre instrument pour le soin<br />
du clergé, un instrument très caché mais précieux à sa façon. <strong>Conforti</strong> avait son homme de<br />
confiance à Corniglio : don Ferdinando Venturini. Né à Curatico, en <strong>com</strong>mune de Corniglio en<br />
1864, homonyme de l’autre Venturini Giuseppe, Ferdinando a vécu pendant longtemps avec<br />
<strong>Conforti</strong> au séminaire ; il venait de Berceto. Il a été ordonné pendant que <strong>Conforti</strong> attendait une<br />
solution pour sa maladie, en septembre 1887. en juin 1888, il était directeur spirituel à Villula de<br />
Corniglio. Il y a été nommé officiellement curé e juin 1985. Villula, situé à 3 km de Corniglio, avait<br />
à peine 200 habitants, à 700m d’altitude. Don Venturini est mort étant curé à Villula après 66 ans de<br />
présence, en 1954. il était le curé classique de campagne de ceux qui décident de s’établir en un<br />
lieu, et selon le droit canonique de ce temps-là, ils meurent sur la brèche, inamovible, sans autres<br />
prétentions et sans aucune charge officielle, car le curé doyen était dans le village à côté, bien plus<br />
en vue. <strong>Conforti</strong> faisait recours à Venturini pour les missions délicates. En février 1921, il lui écrit :<br />
le curé de Bosco et le recteur de Mossale sont en dispute entre eux à cause des opérations<br />
financières qu’ils ont effectuées ensemble ; ainsi, je vous ai proposé à eux <strong>com</strong>me expert dans les<br />
opérations bancaires. Certes un curé qui gagnait annuellement 800 lires <strong>com</strong>me entrée minimale<br />
n’était pas un personnage qui pouvait disposer de quoi parier en bourse. Le choix était plus lié à<br />
l’expérience et à l’équilibre qui lui étaient reconnus. <strong>Conforti</strong> recourrait à don Venturini non<br />
seulement pour pacifier les conflits au sein du clergé. En 1914, il a été sollicité pour trouver une<br />
<strong>Manfredi</strong> - 121 – G.M. <strong>Conforti</strong>