Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

du délégué du pape Costantini. La question des offrandes retenues en Italie retournait avec un
certain ressentiment dans le mémorandum. Et, même pas trop voilé, on accusait la formation en
Italie de ne pas insister suffisamment sur le zèle missionnaire et sur la pauvreté.
Cette première partie recueillait des « desiderata » qu’on voulait insérer dans la circulaire :
et Conforti probablement, sans connaître le mémorandum, quelques choses, mais avec un autre ton,
les avait déjà insérées. Partait ensuite une seconde partie, moins ordonnée et pour certains aspects
aussi un peu plus grossière, « d’observations, impressions, propositions » pour la direction générale
de l’institut. En filigrane cette partie fait découvrir différentes critiques à la façon avec laquelle
Conforti et Bonardi avaient conduit la visite. Il n’y avait eu aucune approbation du gouvernement
de Calza, mais étaient « appréciés les missionnaires non plus représentatifs en mission, ni qu’ils ont
le meilleur esprit de l’institut » : Conforti avait donné raison à tous. Le supérieur religieux ne devait
pas être élu avec une large consultation que Conforti avait opérée mais en imitant les jésuites ; et
Calza, Pelerzi et les autres se répandaient à copier le questionnaire employé par la Compagnie de
Jésus. Il y avait une séparation entre la Chine et la Maison mère, et celle-ci gaspillait trop pour la
presse missionnaire. Comment le fondateur n’avait pas convoqué le conseil de mission Et
pourquoi Bonardi était resté très « indifférent » et fermé » Et d’autres accusations analogues en
plus que quelques phrases qu’elles étaient attribuées « à certains missionnaires que pendant la visite
avaient organisé des séances nocturnes ». Cette description, qu’on voit par ci par là dans le
mémorandum, accentue l’image d’une mission divisée en deux entre les vétérans sérieux, graves,
responsables et cependant peu valorisés, et les jeunes désordonnés, dans une aptitude de complot et
indisciplinés.
Les prétentions des « reformes » de ces saboteurs (« changement des missionnaires, reforme
pour la distribution de l’argent, reforme au sujet de la nourriture ») étaient refusées par le vicaire et
son conseil, prêts à « porter », s’il aurait été nécessaire, la question devant le Saint-Siège, pour qu’il
mette fin à la question.
Ainsi se concluait le texte du mémorandum, avec une menace de recourir toute à fait
perçante avec les expressions de confiance dans le supérieur, comme on lisait dans la lettre de
recommandation à Calza.
Conforti répond avec son style fermé et clair jusqu’à la dureté, comme on avait vu même
dans les allusions de la correspondance avec son clergé, lorsque les circonstances l’exigeaient :
Je vous annonce d’avoir reçu le mémorandum rédigé par votre excellence, avec votre
conseil. Je l’ai lu attentivement et pour autant que j’ai cherché de l’interpréter dans la
meilleure façon possible, je sens le devoir de vous exprimer l’impression profondément
pénible qu’il a produit en moi pour le manque de confiance, dont est rempli
compétemment, envers la direction générale de notre institut. Le manque de confiance qui
s’est conclue dans une menace explicite d’un recours à la suprême autorité, si pendant le
prochain chapitre général aurait été déclaré quelque chose qui puisse porter atteinte aux
droits de cet Ordinaire.
Le fondateur se défendait de l’accusation de ne pas avoir pris une position et montrait
comment la circulaire qu’il avait écrite présentait quelques aspects nécessaires à la vie de mission.
Et il continuait : « Je vois bien que il me reste que compter uniquement en celui qui dispose des
âmes et des cœurs et peut faire ce que nous pauvres hommes ne pouvons que désirer et invoquer »
Dans l’adverbe « uniquement » i l y a toute la réaction spirituelle de Conforti. Ses missionnaires, ses
hommes de confiance, les premiers héros et vétérans, envoyés il y a 25 ans dans la lointaine Chine,
avec trépidation et sacrifice, ont montré une surprenant manque de confiance, non seulement du
côté économique, mais sur la conduction générale de l’institut. Tant d’années de prières, travail,
organisation, temps, et aussi le voyage fatigant accompli à l’âge de plus de 60 ans, à l’époque un
record et qu’il s’était conclu, depuis un mois, tout semblait inutile. Tensions et menaces traversaient
la congrégation pour laquelle Conforti avait obtenu l’approbation, le règlement, une mission propre,
Manfredi - 229 – G.M. Conforti