Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

solennel de son engagement catéchétique, avec le congrès catéchétique et la semaine catéchétique
du 1913, l‘évêque aurait pensé à donner une espèce de « bon exemple » aux curés dans leur
ministère de la catéchèse aux adultes. Pendant le congrès catéchétique diocésain du juin 1913, une
relation était dédiée au catéchisme paroissial aux adultes, avec l’abbé Paolo Calzolari comme
rapporteur. L’ordre du jour voté par le congrès affirmait :
… on rappelle la lettre pastorale de l’ordinaire diocésain, le 11-12-1911 qui détermine
le programme et les modalités de cet enseignement, mais aussi son exhortation du petit
discours doctrinal pendant les messes de fêtes. Considéré que pendant quelques fêtes
est nécessaire laisser le catéchisme pour des circonstances spéciales, on détermine pour
développer le programme, de l’expliquer pendant la deuxième messe du dimanche, là
où on la célèbre, ou bien pendant des circonstances du mois de mai, pendant le Rosaire
et les neuvaines et d’autres prières…
On pourrait dire que Conforti, dans les circonstances de sa présence comme prêcheur dans la
cathédrale, bien plus limitées dans le nombre, à l’égard de « la doctrine » du dimanche de chaque
curé, voudrait montrer ce que chaque prêtre au service des fidèles, devrait faire avec les fidèles,
selon les proportions nécessaires.
Il faut aussi souligner un changement dans le programme catéchétique des homélies de
Conforti à l’égard de la traditions du Concile de Trento et à l’ordre de la lettre du 1911 et
sanctionné par le congrès catéchétique du 1913, et aussi par le synode du 1914. La scansion
habituelle, qui avait structuré presque toutes les catéchèses du XVI siècle puisque à nos jours, est la
suivante : le Credo, les sacrements, les commandements et le Notre Père. C’est-à-dire : la foi, la
liturgie, les sacrements, la morale, la prière et la vie spirituelle. Tandis que Conforti a commencé
par le Notre Père, suivi par le commentaire au Credo et puis aux sacrements. Les commandements,
c’est-à-dire la morale, il ne les a jamais présentés. Sans doute ce choix a été voulu et conscient, si
non tout depuis le commencement, au moins dans la décision du 1917 de commencer par la prière,
qui ne correspondait pas au cycle annuel diocésain, commencé en 1912 avec le Credo et donc en
1917 devait présenter les sacrements. Les motifs de cette option ne sont pas éclaircis par la
documentation.
Cependant je retiens que la connexion entre les homélies catéchétiques et les lettres
pastorales permet de comprendre plus en profondeur la signification et le but de deux lignes
documentaires. Soit les homélies et les pastorales sont d’abord des communications publiques
orales. Si les pastorales ont un rythme moins intense et souvent deviennent des occasions pour
communiquer les positions de l’évêque devant une circonstance particulière, d’un problème urgent,
d’une fête, les homélies, même si celles-ci sont distribuées pas plus qu’en neuf occasions pendant
l’année, ont un parcours plus contenu et moins lié à des circonstances, même si ne manquent pas
des références aux réalités sociales et aux événements quotidiens. Par exemple Conforti indique
fréquemment les tensions sociales de l’après guerre. Le 14 janvier 1920, dans l’homélie sur l’église,
Conforti affirmait :
Le moment actuel est un des plus difficiles de l’histoire : un frémissement secret
énorme secoue le monde depuis la profondeur de ses entrailles. On entend des bruits
sourds comme des grondements des volcans en éruption. Peut-être ils annoncent des
jours de ruine et des catastrophes sociales, des jours plus tristes encore de ceux que
nous avons vécus. Peut-être qu’on doit recueillir bientôt les derniers fruits fatals de
l’apostasie sociale devant Dieu qu’on a voulu éloigner au nom de la science et du
progrès.
D’autres circonstances de type ecclésial rentrent dans le texte des homélies, par exemple la
consécration au Cœur de Jésus, que l’évêque avait proposée en février 1917. Le 8 avril, à paque,
Conforti clôturait aussi son homélie sur les paroles du Notre Père « soit sanctifié ton nom » :
Manfredi - 209 – G.M. Conforti