15.01.2015 Views

Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

séminaire de la ville l’empreinte intransigeante typique des jésuites de la restauration. Sont arrivées<br />

jusqu’à nous ses « Directives aux préfets », fort significatives pour <strong>com</strong>prendre le style éducatif du<br />

séminaire où <strong>Conforti</strong> a été formé. Au temps de Carcelli le séminaire reçut le cadre théorique qui le<br />

marqua ensuite pour beaucoup d’années : un thomisme pur en philosophie et théologie dogmatique,<br />

et un alphonsisme tolérant en théologie morale.<br />

<strong>Conforti</strong> s’insérait donc dans une institution formative déjà bien esquissée dans son<br />

inspiration théorétique, spirituelle et éducative : un séminaire « intransigeant ». Les derniers<br />

représentants de la ligne rosminienne étaient sorti du groupe des professeurs entre 1878 et 1879. Le<br />

thomisme y était cultivé bien avant l’intervention autoritaire de l’Aeterni Patris du pape Pecci, et<br />

avait engendré l’initiative culturelle de l’ « Accademia Leone XIII », qui vit le jour en 1880.<br />

L’enseignement de toute les matières philosophiques et théologiques était géré par des professeurs<br />

aux convictions « ultramontanistes » : Luigi Mercati pour la dogmatique, Carcelli et ensuite Ferrari<br />

pour la morale, l’intransigeant Giovanni Battista Tescari (qui sera évêque de Borgo San Donnino<br />

depuis 1886) pour le droit canonique et l’éloquence, le même Ferrari pour la discipline des Fontes<br />

(aujourd’hui c’est un aspect de la théologie fondamentale) et pour l’histoire ecclésiastique.<br />

Parallèlement à cette planification théorique, est à noter un autre aspect typique de<br />

l’enseignement dans les séminaires de l’époque. Les professeurs sont surtout des jeunes qui passent<br />

directement de l’apprentissage à l’enseignement, sans études de spécialisation, et par un stage<br />

didactique tiré d’un parcours allant des matières du gymnase à celles de l’écoles théologique :<br />

Ferrari fut enseignant de mathématique et physique en 1875, de dogmatique et « sources » en 1878,<br />

d’histoire ecclésiastique en 1879, de morale en 1883.<br />

Quel climat respirait-on dans le séminaire parmien ces années-là Essayons de le dessiner<br />

par des courtes esquisses, en renvoyant ailleurs pour une documentation plus approfondie. Le style<br />

disciplinaire était rigide et le rythme de vie fort intense, bien que, sur certains aspects, pas plus<br />

lourd de ce que celui des autres jeunes qui étaient déjà su travail. Le séminaire était un milieu fermé<br />

et protégé, dont l’objectif était d’habituer les futurs prêtres au détachement de la famille et aussi à se<br />

concevoir « séparés» de la société, mieux encore du « séculier ». Les élèves, provenant pour la<br />

plupart de familles modestes, devaient acquérir un trait pas raffiné mais avec certains aspects de<br />

noblesse – pas parler en dialecte, pas s’adresser le « toi », pas appeler par nom ou surnom mais par<br />

le seul prénom – et une fort emprise sur les sentiments et leurs manifestations. L’ascétique primait<br />

sur la mystique, le chemin spirituel sur l’itinéraire de la formation intellectuelle. Les convictions<br />

étaient strictement papales. Cependant, l’on donnait une certaine place à la créativité, surtout dans<br />

le domaine de la musique et de la littérature : typiques en cette époque sont les « académies » liées à<br />

tant d’évènements, par une ample production de lyriques dans les langues vivantes (italien, français)<br />

et mortes (latin, grecque), en des mesures les plus variées, et par l’apprentissage et l’exécution de<br />

musiques et motets. Mais la rigidité de fond était corrigée non seulement par l’énergie des jeunes et<br />

par la nature joviale des gens parmiens, mais aussi par le présence de personnalités qui savaient<br />

interpréter avec bon sens les indications transmises. L’évêque Villa, beaucoup présent dans le<br />

séminaire, était tant culturellement fermé que généreux dans le service aux pauvres ; et il devait être<br />

un homme affectueux, dans les limites de la mentalité de l’époque : juste le petit <strong>Guido</strong> était parmi<br />

ceux que ce prélat de Vicenza suivait avec attention, en considération aussi de sa santé fragile. Mais<br />

surtout Ferrari, sans jamais manquer aux orientations de la tradition et à la mentalité intransigeante<br />

en politique, vivait son rôle avec cordialité et indulgence. Dans l’homélie à l’occasion du décès de<br />

son ancien recteur, qui, après avoir traversé les épiscopats de Guastalla et Como, avait guidé<br />

l’archidiocèse de Milan de 1894 au 1921, <strong>Conforti</strong> évoquera le charme de la <strong>com</strong>munication de<br />

Ferrari en tant qu’enseignant, son style éducatif et sa capacité de travail.<br />

Le clerc <strong>Conforti</strong> semble s’insérer dans ce monde sans problèmes remarquables, et avec de<br />

bons résultats : par exemple, dans la cinquième année de gymnase il fut le seul de sa classe à obtenir<br />

l’évaluation optime tant dans les écrits que dans l’oral, et lors de sa deuxième année de théologie<br />

(1884-1885) il reçut « éloge distingué » par le corps enseignant à l’unanimité. Les co-écoliers en<br />

rappellent l’esprit de piété et l’application dans les études. Les exercices scolaires et ceux de<br />

<strong>Manfredi</strong> - 20 – G.M. <strong>Conforti</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!