Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

figure comme lui a vécu la tension entre sa propre vocation diocésaine et attachement pastoral à une
église d’ancienne chrétienté et attraction de l’idéal de mission ad gentes. Un idéal fortement repris
et rependu aux siècles XIX et XX, et qu’il a donc ouvert les perceptives à l’époque seulement
comprises par intuition, de nouvelles relations entre les églises de différents continents. Il n’est pas
secondaire que le père Paolo Manna, missionnaire par vocations, mais lui aussi obligé à rester en
Italie à cause de la santé et lié à son propre institut exclusivement missionnaire, ait cherché la
collaboration de Conforti, comme expression en soi-même des deux tournants d’entreprise que
l’UMC devait accomplir : la réalité missionnaire et celle du clergé diocésain.
L’élément universel et missionnaire de la forme spirituelle de Conforti doit être approfondi
même dans son aspect de la conception de la réalité de la mission et de ses méthodes : ce
qu’aujourd’hui s’appellerait missiologie. Certaines études sur la mentalité de la vision de Conforti
ont été faites, et ne manque pas le matériel pour un approfondissement. Il serait certainement
intéressant reprendre les textes de Conforti, en cueillant les sources originaires de la conception
missionnaire. Brièvement ici on reprend ses fréquentes références à un binôme que pour l’évêque
fondateur était un slogan d’une chiffre interprétative : la foi et civilisation. Approcher les textes de
Conforti attribués directement ou indirectement à la mission et retrouver cette copie des paroles est
la normalité. Nous reportons comme exemple un passage du discours aux missionnaires :
Toute l’œuvre de grandes puissances européennes a été précédée et préparée par celle qui
est éminemment civilisatrice du missionnaire.
Et bien, comme pour la France, l’Espagne, le Portugal, l’Angleterre et la Belgique….
Après quelques instants, vous laisserez pour toujours cette terre bénie à laquelle le ciel
comme préférence a été généreux de ses dons, cette terre florissante de la foi et de la
civilisation, riche de trésors d’art et de la nature admirée à cause des sciences et lettres.
Vous laisserez ce beau ciel saphir et vous lèverez l’ancre pour la lointaine Chine, où deux
civilisations sont maintenant en lutte entre elles : la civilisation de Bouddha, de Tao et
Confucius et la civilisation occidentale qui se disputent la possession. Oui, allez-y là-bas
pour porter la foi en Jésus Christ, et avec elles portez aussi la civilisation qu’elle prend de
lui-même le nom et l’inspiration, l’unique véritable civilisation, car elle est l’unique qui
répond pleinement aux justes exigences de l’esprit et du cœur, destinée pour cela à
triompher sur tous les obstacles et à mettre en profondeur ses racines….. Vous allez pour
illuminer tant d’intelligences qui vivent dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, pour
enlever ces peuples du profond abaissement moral dans lequel se trouvent depuis des
siècles, pour prêcher la liberté des enfants de Dieu, combattre la terrible plaie de
l’infanticide, soulever la femme de l’avilissement dans lequel il se trouve, faire
comprendre aux enfants de cette grande république la grandeur de la dignité humaine et
la sublimité de notre destinée….
L’attention historique plutôt de nous faire remuer pages comme celle-ci pleine d’eurocentrisme,
nous fait approcher à cette structure de mentalité avec respect et sans anachronismes. C’était très
peu, même parmi les missionnaires plus expérimentés et plus saints, ceux qui commençaient à avoir
un point de vue différent : le père Vincent Lebbe, Jules Monchanin, et propre en ces années dans
lesquelles le père Manna était supérieur du Pime. La vision d’une foi capable de porter ce
qu’aujourd’hui nous n’appelons plus civilisation, mais « promotion humaine », le noyau n’était pas
tellement différent, trouvait origine dans le cœur de la révolution française avec François René de
Châteaubriant et devenait non seulement une motivation de la diffusion de l’idéal missionnaire
mais, comme nous l’avons vu, une réalité capable d’accorder l’église et l’état italien unitaire dans sa
culture progressiste, en plus qu’être syntonie profonde avec l’utilisation apologétique de la
catéchèse confortienne .
Le binôme foi et civilisation était avec d’autres mots, une structure de la pensée capable d’offrir
un patriotisme profondément catholique et papal ; en effet, ici et là pour Conforti la civilisation à
Manfredi - 256 – G.M. Conforti