Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

terre, l’uniformité à la divine volonté et surtout la charité pour Dieu et pour les autres.
Avec sa crucifixion, Jésus a réconcilié l’humanité avec Dieu et uni avec un lien d’amour du
Père tous les fils dispersés. Saint Alfonse pouvait bien écrire aux pieds du Crucifix ces
paroles : « Ainsi on aime » Mais il nous donne trois autres enseignements. Il nous dit
combien soit importante la grâce sanctifiante, reçue grâce à son immolation, combien est
précieuse notre âme gagnée par son sang divin et combien du mal est le péché qui est la
cause de la mort de l’Homme-Dieu. C’est pour cela que le missionnaire part pour d’autres
pays lointains pour annoncer la bonne nouvelle, on ne lui donne rien d’autre, aucune
arme, si non l’arme du Crucifix, car celui-ci possède la puissance de Dieu et cette croix
triomphera sur tout et sur tous après avoir triomphé sur lui-même.
Le christocentrisme de Conforti a donc la forme du christocentrisme de l’imitation. Imiter Jésus
est l’imitation qu’on trouve dans la plus part des interventions et exhortations que Conforti
proposait à ses élèves missionnaires et à ses séminaristes diocésains. Nous avons des notes sur des
récollections que l’évêque prêchait régulièrement dans son institut et souvent même dans son
séminaire diocésain. Il s’agit des schémas très brèves et abrégés. Les thèmes sont fréquemment très
pratiques : la méditation, la tiédeur, la récollection mensuelle, les devoirs envers les supérieurs. Très
rarement Conforti faisait des commentaires sur une page de la bible ou de l’évangile. Le peu
d’icônes bibliques sont toujours celles de la passion de Jésus. L’imitation du modèle de Jésus n’est
pas directement traitée, mais elle est continuellement reprise comme base pour les choix concrets,
ascétiques ou moraux.
A la base il y a avant tout le texte du moyen age : «L’imitation du Christ », comme on disait ailleurs
Conforti connaît ce livre depuis l’adolescence et il le cite avec une certaine fréquence : un texte
classique de la spiritualité catholique au XIX siècle, mais aussi après, d’ailleurs est un texte
employé par les jésuites. Peut-être qu’on peut individualiser une accentuation ou soulignement plus
spécifique de Conforti que, à partir de certaines directions, il perfectionnait en les faisant siennes,
grâce à la structure mentale thomiste qui caractérisait ses études. Bien sur que c’est la cause
exemplaire de notre sainteté. Il s’agit d’un synonyme de l’idéal d’imitation, mais il faut prendre la
peine de cueillir l’approfondissement philosophique- théologique. Il ne s’agit pas de faire comme
Jésus Christ, comme s’il était un idéal humain d’un comportement, il est nécessaire vivre la
causalité de Jésus Christ pour sa propre rédemption et sainteté, comme une dimension ontologique.
Il est la cause exemplaire de notre vie. Les hommes avaient perdu le concept de vertu,
ils avaient besoin d’un modèle, et de ce modèle-ci. Il nous avait dit : « Soyez parfaits
comme est parfait votre Père qui est aux cieux » Mais on ne voit pas Dieu, Dieu est une
lumière inaccessible. « Montre-nous le Père », disait à Jésus l’apôtre Philippe. Et
Jésus : « Qui me voit, voit le Père » Il est un modèle parfait. Même ceux qui n’ont pas
la foi, l’ont reconnu, comme K. Marx. Ce n’est pas possible fixer le regard sur Jésus et
ne pas rester fasciné : « Quis ex vobis arguet me de peccato » C’est un modèle que
nous tous nous pouvons imiter car il est universel. Les riches, les pauvres, les ouvriers,
les prêtres, les laïcs, les religieux, les vertus civiles, les vertus domestiques, la vie active
et la vie contemplative. Il est un modèle rempli de charme. Les foules, les enfants, les
pauvres, il était plein de douceur et de fermeté. Renan, lui-même (sic) a pu écrire que,
entendu un fois la suggestion de son charme, n’était plus possible l’oublier. Il pousse à
observer toutes les vertus avec son exemple : il n’y a aucune vertu que lui-même, le
premier, n’a pas exercée.
Probablement cette note sur l’exemplarité du Christ est un aspect particulièrement de Conforti,
comme il a été souligné par certains spécialistes. On peur retenir que celui-ci soit un concept à la
base de l’image fréquente en Conforti, dans la réverbération, une intéressante mise au point et une
remarquable collection du matériel de Conforti dans la récente œuvre anthologique.
Manfredi - 252 – G.M. Conforti