Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

temps liés à l’anticléricalisme : il connaissait les groupes violents et les menaces adressées à
beaucoup de ses prêtres et jeunes catholiques.
En ce contexte, si l’engagement pastoral de Conforti semble montrer une mineure créativité
et mineur élan, en réalité je cois qu’on puisse dire que l’évêque cherchait à consolider ce que depuis
20 ans était en train de proposer, dans une climat social et culturel de tension et d’un fort contrôle,
qui demandait un surplus de prudence. En plus, pour certains aspects le diocèse de Parma traversait
une période de transition avec quelques analogies vis-à-vis de la congrégation xavérienne. Les
vocations augmentaient, mais les nouveaux prêtres étaient encore insuffisants pour subvenir aux
exigences des paroisses sur le territoire. Il faisait maintenir l’assemblage ensemble avec peu de
forces, en attendant des temps meilleurs qui s’annonçaient.
Le chapitre de ce livre dédié au clergé montre tout le patient travail de Conforti pour gérer le
personnel ecclésiastique. Le même engagement de l’évêque pour la construction des églises,
d’ailleurs dans des zones plutôt périphériques du diocèse, est uni à cette stratégie d’entretien de la
structure essentiale en vue d’une véritable reprise.
« J’ai pensé longtemps à la construction du nouveau séminaire diocésain de Parma à l’œuvre
des Oblats et pour la bonne réussite de toutes ces œuvres, j’ai prié le Seigneur » ; le journal du
voyage de Conforti vers la Chine nous offre cette pensée instantanée et nous dirons du rêve de
l’évêque. Nous pouvons l’imaginer sur le pont de Paul Lecat, avec les yeux levés vers l’horizon de
la Mer chinoise méridionale, qui réfléchit, projette, s’enthousiasme. Le voyage en orient fut pour
Conforti un temps aussi de réflexion et du rangement des désirs, des idées et des projets. Nous
verrons comme la dernière période de la vie du fondateur des xavériens fut riche d’initiatives. La
conjecture italienne en ce sens avait facilité la reprise à plein régime, de l’engagement de tout le
diocèse. Mais peut-être encore une fois l’expérience de vouloir rejoindre la vocation missionnaire
vécue par Conforti pendant le voyage en Chine, fut un soutien et une reprise de l’élan spirituel aussi
vers l’autre versant de sa vocation, celui de Parme.
Nous connaissons déjà beaucoup de vicissitudes de la congrégation en ces années et la visite
de Conforti à ses missionnaires est très documentée. Il serait intéressant avoir une histoire
organique de la mission xavérienne en Chine, dans laquelle ces années centrales occupent l’espace
d’un tournant déterminant.
Au sujet du ministère épiscopal de Conforti en cette période, je retiens qu’une piste
d’approfondissement charmant, mais peut-être peu praticable à cause d’une pauvre documentation,
soit l’effective diffusion du phénomène des jeunes et adultes qui retournaient à la foi et à la pratique
ecclésiale. Comme on disait, la patiente et organique consultation des registres paroissiaux,
l’extension de l’enquête à d’autres zones d’Italie ou quelques documents de type autobiographique
pourraient nous offrir quelques éléments en plus pour les recherches.
Manfredi - 198 – G.M. Conforti