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Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

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adulte, soit le chemin fondamental pour que la population catholique italienne retourne à une<br />

pratique religieuse plus intense et aux choix des <strong>com</strong>portements adéquats. Au fond les gens de la<br />

campagne, et en partie même de ceux de la ville, n’ont pas vraiment abandonné la foi. Mais les gens<br />

ne la connaissent pas et est suffisant un prêcheur socialiste, une ligue rouge (<strong>com</strong>muniste) à mettre<br />

en crise la foi et en conséquent la pratique religieuse. La vision de <strong>Conforti</strong> est celle d’une<br />

chrétienté de fond, même si purement traditionnelle et naturelle, qui a substantiellement besoin<br />

d’une amélioration intellectuelle pour résister aux attaques <strong>com</strong>mis par une minorité. On <strong>com</strong>prend<br />

en ce cadre aussi tout son travail de type apologétique.<br />

Est-ce que les choses étaient vraiment <strong>com</strong>me ça, ou bien l’évêque ne se rendait pas <strong>com</strong>pte<br />

d’un procès de sécularisation culturelle désormais en cours et que on ne peut pas arrêter, d’un<br />

changement de mentalité en acte Nous faisons abstraction ici de tout le débat historiographique<br />

sur le terme « sécularisation » ou « déchristianisation » C’est un donné connu par la sociologie<br />

religieuse que la foi chrétienne, capable de diriger au niveau politique et privé la société jusqu’à la<br />

révolution française, aujourd’hui n’est que un des éléments de la société pluraliste. La séparation<br />

entre foi religieuse et culture diffusée ratifie la fin de la « chrétienté » Mais la question est celle-ci :<br />

l’espace du temps que nous sommes en train de considérer, c’est-à-dire les derniers 25 ans du siècle<br />

qui termine avec la mort de <strong>Conforti</strong> et qui couvre tout son épiscopat, voit déjà l’amorcer de ce<br />

procès de changement de mentalité, dans le milieu qui nous intéresse En plus, ce changement s’il<br />

était en acte, était aussi concevable et perçu <br />

Les études italiennes sur le phénomène de la sécularisation significativement touchent très<br />

peu la période précédente à la seconde guerre mondiale, que pour de différents aspects, peut-être<br />

plus que la révolution française, à signé un tournant dans l‘histoire de la mentalité européenne et<br />

italienne. Il faudrait recueillir plus de donnés sur les <strong>com</strong>portements religieux de la masse dans le<br />

milieu italien entre 1900 et l’ère du régime fasciste, et n’est pas ici le lieu pour le faire. Il semble de<br />

pouvoir dire que d’un coté ne manquaient pas, surtout à partir de la première décennie du XX<br />

siècle, des signales importants de l’abandon de la pratique, des « actes de foi ». D’autre côté<br />

quelques uns de ces signales par exemple ne pas faire baptiser les enfants, à Parma étaient<br />

effectivement encore une minorité, et il faisait tenir <strong>com</strong>pte que <strong>Conforti</strong> pouvait faire une<br />

<strong>com</strong>paraison avec Ravenna, unique réalité (ou presque) en Italie, où tandis que le baptême, les<br />

mariages et les funérailles « civils » existaient, même les « baptêmes laïcs » avec le sangiovese (un<br />

bon vin) était de masse. Si la ville, et les adultes males de la ville, étaient en train d’abandonner la<br />

<strong>com</strong>munion pascale, en plusieurs lieux de la campagne ces actes minimes touchaient encore la plus<br />

grande partie de la population adulte. Enfin, pendant les années 1924-1930 on voit des signales<br />

peut-être timides, contre tendance et de retour.<br />

<strong>Conforti</strong> dans son magistère montre de connaître ces signales, en partie contradictoires et<br />

encore limités. Sa clé de lecture est la traditionnelle, de l’Italie <strong>com</strong>me une terre de la civilisation<br />

chrétienne, opposée aux « terres des missions » qu’à travers ses missionnaires connaissait très bien.<br />

Penser à la vieille Europe <strong>com</strong>me un pays de mission n’était pas encore dans les intuitions même<br />

dans les hommes plus prudents de l’église de l’époque. En France, une nation que plus que de<br />

l’Italie présentait des signales de la séparation de la foi traditionnelle, le titre du rapports des prêtres<br />

Henri Godin et Jean Daniel en 1943 fut une choc : La France, pays de mission Jusqu’à quel point<br />

on pensait, selon l’image du fondateur de la jeunesse ouvrière catholique, Joseph Cardijn, qu’on<br />

pourrait « pêcher avec le filet » et non seulement avec la canne à pêche les « lointains ». Le même<br />

abbé Primo Mazzolari, dans ses elzévirs pour les quotidiens catholiques de l’époque, imaginait des<br />

possibles retours, si non de masse, de grands groupes, même dans les paroisses plus « difficiles ». Je<br />

crois qu’on puisse dire que en Italie le premier qui déclara avec conscience l’éboulement de la<br />

chrétienté sur le territoire aurait été l’abbé Lorenzo Milani : on est en 1954, 25 ans près <strong>Conforti</strong>.<br />

Donc, en continuant la discussion et même avant l‘approfondissement des donnés, je crois qu’on<br />

puisse affirmer que, avec les éléments des faits et d’interprétation que <strong>Conforti</strong> pouvait avoir, il<br />

s’était mis dans une direction plausible et probablement pour cette époque, efficace.<br />

<strong>Manfredi</strong> - 225 – G.M. <strong>Conforti</strong>

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