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Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

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instruments traditionnels de la pénitence, corporelle aussi. Il s’agit d’engagements typiques du<br />

chemin spirituel dictés par saint Ignace. Par ci par là l’on remarque l’absorption de certaines<br />

lectures alphonsines, telles que : l’insistance sur la <strong>com</strong>munion spirituelle proposée par Liguori à<br />

l’occasion de la réception fréquente de l’eucharistie ; la lecture constante de textes spirituels<br />

mariales, que <strong>Conforti</strong> appelait « quelques livres qui parlent de ses gloires », pratique qui devait<br />

aboutir dans l’engagement de parler « de Marie avec quelque copain » ; la préférence donnée à<br />

l’obéissance plutôt qu’à la mortification corporelle, qu’il exprimait par ces termes : « Il est plus<br />

agréé de Dieu une action humble mais informée par l’esprit d’obéissance que d’âpres et dures<br />

pénitences guidées par sa propre volonté ».Sont relativement peu les allusions à la <strong>com</strong>munion<br />

fréquente, beaucoup requise par Liguori : il en parle seulement pour donner une norme à la<br />

préparation ; il semble que, lorsqu’il était séminariste, <strong>Conforti</strong> recevait la <strong>com</strong>munion tous les<br />

vendredis, en relation à la dévotion du Cœur Sacré de Jésus.<br />

Le p. Ermanno Ferro a déjà souligné, dans son <strong>com</strong>mentaire synthétique aux résolutions,<br />

deux traits qui vont devenir constants dans la biographie de <strong>Conforti</strong> : l’attitude de douceur<br />

recherchée dans ses relations avec le prochain et les premières allusions à une profonde vocation<br />

concernant le salut des « infidèles ». Donc, déjà en 1883, un peu au-delà de l’âge de dix-huit ans,<br />

<strong>Conforti</strong> s’engage ainsi : « Je serai jovial et gai avec tous, j’aurai charité et empressement en toute<br />

chose ; mais je vais bien me garder des futilités et des dissipations » ; résolution qui ensuite va<br />

revenir et va se développer encore. La manière gentille et douce des rapports humains sera typique<br />

de <strong>Conforti</strong>, qui avait quant même à faire avec un tempérament « irascible », au moins <strong>com</strong>me on le<br />

voit dans ses résolutions. Cela aussi pouvait être un engagement provenant des lectures alphonsines,<br />

mais bien sûr cela n’est pas exclusif du prédicateur napolitain : on pourrait le qualifier d’une sorte<br />

de style « salésien » (en référence, évidemment, à saint François de Sales) répandu dans le modèle<br />

presbytéral de l’époque. A l’âge de dix-neuf ans, <strong>Conforti</strong>, en choisissant ses « dévotions<br />

principales », outre le Très Saint Sacrement, le Sacré Cœur, l’Immaculée – indications déjà<br />

significatives d’une empreinte ultramontaine – cite aussi « S. Giuseppe, l’Angelo Cust[ode], S.<br />

Luigi Gonz[aga], S. <strong>Guido</strong>, il B. Giovanni Berghamans [sic], il Xaverio ». Luigi Gonzaga et<br />

Giovanni Berchmans sont les modèles typiques des séminaristes de l’époque, et les deux sont des<br />

jésuites. Jésuite est aussi Francesco Saverio : et ici émerge probablement la lecture hagiographique<br />

qui a laissé une trace profonde dans le projet de vie du jeune clerc. Revient régulièrement la prière,<br />

située le dimanche, « à la T.S. Trinité pour tous les hérétiques et infidèles ».<br />

La vie quotidienne du séminariste devient un milieu de croissance spirituelle non seulement<br />

dans le temps consacré à la prière et à l’engagement ascétique, mais aussi dans l’étude, par un<br />

parcours qui va s’affiner au fil du temps. On peut rester étonné, par contre, par l’absence totale de<br />

références à la situation de sa propre santé et aux peines subies. Néanmoins, tout juste dès le 1883,<br />

l’année des premières résolutions écrites, apparaissent les formes d’évanouissements et de<br />

somnambulisme plus haut indiquées : mais il n’y a aucune mention, même <strong>com</strong>me situations à offrir<br />

à Dieu d’une manière quelconque.<br />

De façon synthétique, nous pouvons identifier dans le jeune <strong>Conforti</strong> une physionomie<br />

spirituelle très classique et solide, typique des séminaires du XIX siècle. A l’engagement ascétique<br />

attentif et parfois scrupuleux se rattache une dévotion plus affective, nourrie du Cœur Sacré, de la<br />

figure de Marie, du style alphonsien d’ « aimer Jésus Christ ». L’eucharistie est encore très adorée,<br />

mais relativement peu reçue, bien qu’ayant fait des pas en avant par l’antijansénisme de l’époque.<br />

Lectures et exercices spirituels confèrent l’habitude d’une méditation régulière, d’une vérification<br />

constante par les « examens » quotidiens, hebdomadaires et mensuels. Alfonso De’ Liguori luimême<br />

établit ses traités <strong>com</strong>me des « exercices » très bien structurés. Le sens de Dieu est lu par les<br />

catégories de la « gloire » et de l’amour. Le rapport avec les confrères est marqué par la douceur et<br />

la bienveillance, presque une noblesse spirituelle modérée. L’exigence de Muratori d’une<br />

« dévotion bien réglée » est intégrée par le sens de la mesure, mais dépassée par une connotation<br />

moins intellectuelle et plus affective. Probablement les plus profondes exigences spirituelles et<br />

psychologiques de <strong>Conforti</strong> trouvaient dans cette proposition une ample satisfaction, tout en<br />

<strong>Manfredi</strong> - 25 – G.M. <strong>Conforti</strong>

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