Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

Au sujet du père Lino, jusqu’à présent très vénéré à Parma, nous avons les paroles de Conforti
pour l’inauguration d’un monument au Franciscain, prononcées au cimetière de Parma devant sa
tombe, le 1 er novembre 1929. l’évêque était profondément animé par la charité sans limite du
franciscain : « Il a été un apôtre indéfectible de la charité sans limites. Je dirais même plus : il a été
la manifestation perpétuelle de la charité. Personne comme lui pouvait mieux faire la médiation de
la bienfaisance épiscopale ». Par ailleurs, il exprimait cependant ses perplexité sur les lieux
appropriés. Après la mort du père Lino, on a dû pourvoir aux aumôniers des prisons pour hommes
et celle pour femmes, appelées « lieux de rééducation ». L’évêque voulait y destiner deux prêtres
alors que le ministère, pour épargner prétendait qu’on envoyât un aumônier unique, comme faisait
déjà le père Lino.
« Et puisqu’on insiste sur le précédent père Lino, Je confirme de nouveau le jugement déjà
exprimé dans ma lettre du 14 juin à la Direction des Prisons de Parma, sur l’influence personnelle
exceptionnelle exercée par père Lino sur les jeunes de la Prison entendu comme lieu de rééducation
et sur les détenus des prisons. Je dois maintenant, ouvertement et sincèrement affirmer que
l’autorité ecclésiastique ne pouvait jamais se déclarer satisfaite par l’œuvre personnelle qu’il avait
accompli dans la formation religieuse des jeunes du Réformatoire Lambruschini, spécialement du
côté de l’instruction religieuse. Et nos préoccupations arrivèrent au point de nous faire douter si
c’était licite permettre à ces jeunes la participation aux sacrements de la confession et communion,
car leur manque de préparation était significative ».
dans la lettre du 14 juin 1924, Conforti avait décrit la présence du père Lino dans la prison
pour mineurs ainsi :
« Père Lino parlait non seulement avec l’histoire exceptionnelle de sa longue vie faite de
bienfaisance et charité chrétienne, mais il portait en lui-même cette auréole d’exceptionnel
personnelle pour laquelle sa seule présence pouvait produire des effets qui par ailleurs seront le
fruit d’un apostolat intelligent, constant, assidu et consciencieux de bien ».
Conforti n’était pas incohérent ou dissimulateur quand il exaltait la charité du père Lino.
Comme il ne faut pas l’accuser des visées restreintes quand il se lamentait de la hâte objective et de
la superficialité avec lesquelles le franciscain accomplissait un des devoirs de son ministère avec les
prisonniers.
POUR UNE SYNTHÈSE
La narration historique des problèmes des prêtres dispersés sur tout le territoire finit par
souligner les aspects problématiques : c’est l’une des limites de la documentation sur laquelle se
base les reconstructions historiques. Plusieurs dizaines de prêtres engagés, attentifs aux personnes,
dédiés pendant plusieurs années à un service caché et à l’obéissance à leur évêque, ne produisent
pas malheureusement beaucoup de documents.
Il reste cependant le fait que les situations que nous avons rencontrées tout en n’étant pas liées
à des réalités structurelles de pauvreté économique ou culturelle de l’isolement humain et pastoral,
de détérioration progressive à différents niveaux, ils existaient et créaient des problèmes à Conforti.
La précieuse anthologie, voulue par la Direction Générale, et présentée par les pères Alfiero
Ceresoli et Ermanno Ferro, recueille sous l’article « Sacerdoce » certains textes bien choisis parmi
tant d’autres dédiés par Conforti à ce thème. En lisant ces textes, souvent de type homilétique ou
pris de lettres pastorales consacrées au sacerdoce, on ne peut pas, je crois, éviter une sensation
d’ « étrangéité » par rapport à la situation que nous avons décrite ci-dessus. Le sacerdoce est décrit
par Conforti toujours avec des tons de profonde admiration, de sublimité, une parole qui revient
souvent, de sa figure théologique. Le texte biblique plus cité est sûrement celle de la lettre aux
Hébreux 5, 1 : « Tout grand-prêtre, pris parmi les hommes, est constitué pour le bien des hommes
en ce qui concerne Dieu », avec une insistance particulière sur la parole « est pris », élevé, exalté,
extrait presque par force. C’est une doctrine absolument traditionnelle en ce temps-là et Conforti l’a
Manfredi - 135 – G.M. Conforti