15.01.2015 Views

Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

oissons alcooliques, et une récente disposition de la curie diocésaine qui le destituait de sa<br />

mission à cause d’une incapacité manifeste, nous sommes contraints de retenir que Cavalli, frappé<br />

par un découragement momentané a eu l’idée du suicide ».<br />

Son frère Costante et sa sœur Luisa liait eux aussi le suicide du prêtre à la lettre de <strong>Conforti</strong><br />

qui lui est parvenue, selon le cachet postal, le jour avant le suicide. Il est à noter cependant<br />

qu’aucune des personnes qui vivait dans la maison de don Carlo, sa sœur, ses cousines et un neveu<br />

de 9 ans qui dormait dans la chambre voisine à celle du prêtre n’entendit le coup du pistolet ou le<br />

moindre bruit qui annonçait la tragédie. Nous n’avons pas de traces ou d’écrits sur les réactions de<br />

<strong>Conforti</strong> face à ce cas douloureux. Nous avons cependant deux témoignage au procès de<br />

béatification.<br />

Don Egidio Guerra affirma que <strong>Conforti</strong> entretenait des excellents rapports avec Cavalli qui<br />

était son <strong>com</strong>pagnon au séminaire et que ses interventions pour le rappeler à l’ordre après qu’il<br />

s’était adonné à la boisson étaient pleines de charité. Il excluait de façon absolue tout lien de<br />

causalité-effet entre la lettre du 2 décembre et la mort de don Cavalli. Don Giuseppe Conchia,<br />

successeur de Cavalli à Mattaleto rapportait ceci pour la couse de béatification :<br />

« Je relève qu’il buvait abondamment et s’enivrait souvent à la surprise des fidèles. L’évêque<br />

l’avait rappelé à l’ordre plusieurs fois. Sa mort tragique, cependant, je crois qu’elle soit un délit et<br />

non un suicide. En effet, moi qui me trouvait en cette paroisse <strong>com</strong>me légataire, appelé à lui rendre<br />

visite le matin successif (la mort étant advenu au cours de la nuit et le cadavre n’étant pas encore<br />

enlevé),j’ai noté qu’il tenait l’arme tournée vers le visage. Ceci me fit penser <strong>com</strong>me aussi à tant<br />

d’autre qu’il ne s’agissait pas d’un suicide. J’ai téléphoné à l’évêque pour lui annoncer la nouvelle<br />

et le Serviteur de Dieu, ayant appris <strong>com</strong>ment j’avais trouvé le cadavre permit les funérailles<br />

religieux. On doutait que l’auteur du délit fût le fiancé de la sœur de don Cavalli».<br />

Nous avons cependant la documentation sur l’efficacité de certaines interventions de <strong>Conforti</strong><br />

qui ont eu <strong>com</strong>me résultat la récupération de certains prêtres en crise. Don Alberti Giubellini,<br />

ordonné en 1895 avait abandonné le ministère déjà du temps de Magani : <strong>Conforti</strong> obtint son retour<br />

en août 1909 ; dix ans plus tard, il donnera du fil à tordre à Sesta Inferiore <strong>com</strong>me signalé ci-haut.<br />

Don Icilio Schianchi, ordonné en 1893 et devenu recteur de Coloreto, dans la plaine, au sud-est de<br />

la ville, avait été suspendu « a divinis » en juillet 1909 ; la suspension frappa aussi la paroisse<br />

probablement parce qu’il ne voulait pas s’en aller. En janvier 19911, il manifesta sa contrition et il<br />

fut réadmis et on enleva l’interdit qui frappait Coloreto à condition naturellement que le curé se<br />

démette. Déjà en 1909, don Ismeraldo Comelli, ordonné trois ans plus tôt, s’était distingué par sa<br />

négligence de ses devoirs de curé de Ceda, encore une fois dans le lointain territoire de Monchio.<br />

Dix ans après <strong>Conforti</strong> le révoqua de Ceda et le suspendit ; mais déjà l’année successive, il était de<br />

nouveau curé à Pugnetolo de Corniglio. Selon les données à notre disposition, on ne peut pas dire<br />

que ce déplacement était une punition du point de vue économique ou du prestige. Don Aldo<br />

Ganazolli, né en 1887 et ordonné en 1910, vice-recteur avant et recteur ensuite à Berceto de 1919 à<br />

1923, ayant fui autour de 1924 à Pontremoli fut récupéré avec fatigue ; il devint curé à Castellina<br />

Santa <strong>Maria</strong> en 1928. Don Pietro Anelli, ordonné prêtre en 1904 dans les années chaudes, eut<br />

besoin d’une double intervention : il était à Orzale di Nerviano Arduini quand il fut révoqué pour<br />

des raisons disciplinaire. Réhabilité en 1925, il fut envoyé à Martorano en moyenne plaine, proche<br />

de San Prospero. L’année suivante, découvert pendant qu’il entrait dans une maison close, il fut de<br />

nouveau suspendu et révoqué. Il devait aller <strong>com</strong>me directeur spirituel à Trefiumi di Monchio.<br />

Comme on peut le noter, ce paragraphe recueille les nouvelles et autres concernant les péchés<br />

du clergé d’un diocèse : situations analogues à tant d’autres de manière répétée. Trahisons, crises,<br />

fatigues, abandons, misères morales et matérielles et le retour fréquent de certains lieux : Corniglio,<br />

Monchio, Nerviano Arduini. La déchéance du prêtre est liée à plusieurs facteurs personnels et<br />

environnementaux <strong>com</strong>me c’est le cas de la solitude dans les zones éloignées du diocèse, pauvres et<br />

pastoralement difficile.<br />

L’approche de <strong>Conforti</strong> à ces cas émerge de manière limpide : interventions directes si<br />

nécessaire, documentées et non seulement par oui dire ; une seconde chance était toujours offerte<br />

<strong>Manfredi</strong> - 127 – G.M. <strong>Conforti</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!