Manfredi Guido Maria Conforti - saveriani.com

l’administration diocésaine. Cependant je me permets de vous déclarer que je n’aurais
jamais imaginé, de me voir réduit en cette situation, et cela je ne le cache pas, me
donne une grande souffrance, car je peux témoigner d’avoir toujours agi devant vous
avec une grande loyauté et vérité sans jamais recevoir une réponse à mes insistances.
Cette lettre sévère montre d’un côté les intentions de Conforti : pouvoir ne pas être accusé
de malhonnêteté ou de négligence du patrimoine diocésain, soit pour son scrupule de conscience
soit pour n’importe quelle éventualité future qui était toujours en embuscade à Ravenna. D’autre
côté, montre la décision et la clarté que le fondateur savait défoncer où cela était nécessaire. Ne
manquaient pas des références à la « dignité » et à l’honneur à adresser un appel au Siège
apostolique, qui appartient à la culture du clergé de l’époque, en on doit les lire surtout comme
manifestation d’une conscience, dont il se sentait aussi responsable de la bonne administration et de
la conservation des biens ecclésiastiques, un engagement qu’un évêque comme Conforti avait pris
avec un serment solennel.
Comme justement relève Teodori, la réaction de Morganti et de Zumaglini fut immédiate : le
premier déclara toute sa souffrance pour le retard, le second demande des excuses pour le retard
même et il demande une prolongation de 15 jours voulus par Conforti. Ainsi finalement le 12
septembre 1906 fut donné une déclaration de la part de l’archevêque Morganti, et par les membres
de la commission, dans laquelle on déclare que Conforti est « indemne de toute obligation et
responsabilité envers les administrations diocésaines » sauf un ultérieur débours total de 5.500 lires
à peu près, toujours de son côté, pour clôturer les derniers engagements. Nous pouvons donc
affirmer que Ravenna avait coûté beaucoup à Conforti aussi économiquement. Mais soit avec
Morganti, soit avec Zumaglini les rapports sont restés très bons, après « l’accrochage », que,
comme on peut voir par la documentation, était effectivement motivé par de graves raisons.
LA PREFECTURE APOSTOLIQUE DE L’HENAN OCCIDENTAL
On peut ici recueillir un ensemble de nouvelles et des faits qui concernent le nouveau départ
de la mission xavérienne en Chine, déjà commencée pendant la période dans laquelle Conforti était
encore archevêque, mais portée à l’accomplissement en cette phase de transition.
Comme on avait déjà dit au chapitre précédent, Conforti, peu de temps avant la nomination à
Ravenna, avait écrit à la Congrégation de Propaganda fide en demandant d’insérer les jeunes
xavériens qui étaient en train de se préparer pour l’ordination, dans une mission, possiblement en
Chine, avec la perspective que dans les temps raisonnables on puisse détacher de cette mission « un
district » sur leur pleine et directe responsabilité Le fondateur montrait, en ces contacts, de se
mouvoir dans le cadre typique de la structure ecclésiastique des missions du XIX siècle et la
première moitié du XX siècle. Une vision des missions qui sera définie par Celse Costantini,
diplomatique du Saint-Siège en Chine dans les années vingt, « féodalisme territorial », et qu’il se
rapportait au traditionnel jus commissionis, c’est-à-dire confier à une congrégation religieuse une
circonscription missionnaire précise.
Ultérieures et répétées demandes de Conforti porteront le nouveau préfet de Propaganda
fide, Girolamo Gotti, succédé à Ledochowski, à lui montrer la région de l’Henan et le vicaire
apostolique Simeone Volonteri, des missionnaires de saint Calogero, comme lieu du greffage de
premiers xavériens. Nous sommes en août 1903.
Les pourparlers avec les missionnaires de Milano et en particulier avec Volonteri n’ont pas
été simples. En effet, bondait dans le vieux vétéran des missionnaires chinois le classique
mécanisme mental uni au jus commissionis. On voyait immédiatement mille difficultés pour la
division : il n’y avaient pas les structures, ou si elles existaient étaient vieilles : qui le restituait à
l’institut missionnaire qui laissait, et comment on définissaient les frontières Il semble paradoxal,
comme justement relevait souvent Conforti ; qu’un vicaire apostolique fasse résistance à réduire un
territoire objectivement très vaste, tandis que cela pouvait créer les conditions d’un meilleur travail
Manfredi - 77 – G.M. Conforti