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Chrestomathie bretonne : (armoricain, gallois, cornique)

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Les traits les plus caractéristiques du consonantisme gaulois<br />

consistent dans le traitement du p, de la gutturale vélaire qv,<br />

de gv, ghv, et des aspirées indo-européennes bh, dh, rjh. Le p<br />

initial disparaît; ex. : la préposition are [Aremorica, Arelate,<br />

Arehngnus, etc.) est pour pare- (cf. pour la racine et le sens,<br />

le grec -«oâ] ; Litana silva (voir plus loin), la grande forêt, est<br />

pour "^plitana, comme le prouve la comparaison avec les autres<br />

langues de la famille. La.pariicide intensive ro dans Ro-smerta<br />

est pour *pro. Médial, le /} a eu la même fortune, excepté dans<br />

le groupe jjt, ex. : Mœnicaptus, nom d'un roi gaulois tué en<br />

214 avant Jésus-Christ, dans une bataille contre les Romains<br />

(Tite-Live, XXIV, 42). Le second terme captusest devenu dans<br />

les Iles-Britanniques '^cactos, d'où l'irlandais cacht, esclave,<br />

le <strong>gallois</strong> caeth (<strong>armoricain</strong> moyen caez, <strong>armoricain</strong> moderne<br />

kez, léonard keaz, vannetais kèh). Mœnicaptus paraît signifier<br />

esclave du dieu Mœnos (1).<br />

Qv devient en gaulois p, ex. : Epona, la déesse des chevaux,<br />

dérivé d>po5, cheval, latin eqvos (d'où le dérivé <strong>gallois</strong> eb-aicl<br />

et l'<strong>armoricain</strong> moderne eh-eid). Il serait cependant peut-être<br />

imprudent d'avancer que ce changement a eu lieu partout sur<br />

toute l'étendue du territoire celtique continental. Le breton<br />

insulaire est ici d'accord avec le gaulois; l'irlandais change la<br />

gutturale vélaire en c.<br />

Gv devient en breton et en gaélique h. Il paraît en avoir été<br />

de même en gaulois, ex. : Belatucadrus, surnom du dieu de<br />

la guerre. Belatu est un dérivé de la racine qu'on retrouve<br />

en irlandais dans epil = '^ate-beli, il tue. Cf. vieux saxon<br />

quelan.<br />

Les aspirées indo-européennes bh, dh, gh, deviennent b, d, g,<br />

ex. : briga, identique à l'allemand burg et supposant tous<br />

deux une racine hhrgh-. C'est le traitement qu'elles ont subi<br />

(l) Voir pour plus de détails d'Arbois de Jubainville, Études grammaticala<br />

sur les langues celtiques. Paris, Vieweg, 1881, pp. 83 etsuiv.

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