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Chrestomathie bretonne : (armoricain, gallois, cornique)

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compris l'exemplaire qu'il avait sous les yeux. L'unique<br />

source (1) connue du mystère de sainte Nonn est le ma-<br />

nuscrit de la Bibliothèque Nationale, fonds celtique, n° 5.<br />

Dans une longue introduction, l'abbé Sionnet a essayé d'établir<br />

que la composition du mystère remontait au moins au XIP<br />

siècle, et que c'était une œuvre originale. L'écriture est<br />

bien cependant de la fin du XV® siècle; la langue est, à peu<br />

de chose près celle du Catholicon. On peut encore faire<br />

remarquer, avec R. Perrot dans YArchœologia camirensis,<br />

3^ série, IV, 1858, que le premier exemple certain du<br />

terme pardon employé par saint Gildas est de 1340, le grand<br />

jubilé ayant été à cette époque appelé le grand pardon,<br />

de plus, détail plus caractéristique encore, que l'introduction<br />

en France de VAve Maria, que Gildas récite avec son<br />

peuple, date d'environ 1475.<br />

Le mystère de sainte Nonn n'est guère qu'une paraphrase<br />

de la vie latine de la sainte, publiée par les BoUandistes<br />

d'après un manuscrit d'Utrecht, mars, I, pp. 38 et suiv. (2).<br />

La marche du drame est celle de la vie latine. Il y a des<br />

passages qui en sont littéralement traduits, par exemple, le<br />

miracle des pierres qui se fendent sous la main de Nonn. Un<br />

autre passage de la vie latine, mal compris, a amené l'auteur<br />

breton à appeler Rosina (3) l'Irlande, tandis que la vallée<br />

Rosina est en Démétie, et que le nom <strong>gallois</strong> de ce lieu est<br />

Hodnant (4), suivant Ricemarch. L'auteur breton a simplement<br />

agrémenté le tissu de la vie latine de quelques épisodes et essayé<br />

(1) M. Luzel a en sa possession un manuscrit d'un mystère de sainte Nonn<br />

du XVIII* siècle. Il n'a d'autre trait commun avec le mystère ancien que la<br />

marche du drame qui est à peu près la même.<br />

(2) Voir cette Vie en latin par Ricemarchus, pp. 116-11:4, et en <strong>gallois</strong>, pp. 102-<br />

116, dans W. J. Eees, Lires of the cambro-hritish saints, Llandovery, 1853,<br />

Nous avons remarqué au British Muséum un manuscrit de cette Vie : Cott. Vesp.,<br />

A. XIV, f. GO-69, XII* siècle. Cette Vie a été aussi abrégée par Capgrave, Noca<br />

legenda Angliœ.<br />

(3) M. Ernault semble supposer que Itoslna est une erreur du scribe pour<br />

liosma, qui ferait, en efEet, mieux le vers. Rosina est bien la forme réelle.<br />

(4) Cf. Hudnant, Cartulaire de Redon.

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