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Chrestomathie bretonne : (armoricain, gallois, cornique)

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se croisent (1). Mais en dehors de ces cas faciles à reconnaître<br />

de l'influence de la terminaison moderne et dont la provection<br />

des moyennes en ténues est l'exemple le plus caractéristique,<br />

les mots qui provoquent l'affaiblissement des ténues et des<br />

moyennes étaient primitivement terminés par des voyelles;<br />

ceux qui amènent l'aspiration des ténues, la conservation des<br />

moyennes, étaient terminés par une consonne. Une condition<br />

essentielle pour que les ténues soient aspirées, étant non<br />

seulement qu'elles soient deux à deux, mais encore dans<br />

la même syllabe, il ne faut pas s'étonner de rencontrer pour<br />

la même particule dans les différents groupes bretons certaines<br />

divergences ; en <strong>gallois</strong> par exemple, ac, et, en s'unissant avec<br />

une ténue, l'aspire : a ihi, et toi; en <strong>armoricain</strong> on a a ti : c'est<br />

qu'en <strong>armoricain</strong> l'union d'ac et de ti n'a pas été assez intime<br />

pour que les deux mots n'en fassent qu'un.<br />

Une remarque plus importante encore à faire, c'est que si le<br />

principe est le même pour le traitement des initiales que pour le<br />

traitement des médiales, et les lois semblables, le résultat n'est<br />

cependant pas entièrement identique. Dans le corps du mot, par<br />

exemple et dans acti fût devenu, dans tous les dialectes bretons,<br />

ith, eth : on eût eu aithi, aethi. Cela provient de ce que de la<br />

flnale à l'initiale le lien est moins étroit, le contact plus lâche,<br />

l'action moins immédiate que dans l'intérieur du mot. Cet<br />

exemple nous révèle aussi la cause réelle de l'aspiration de la<br />

ténue initiale : athi suppose en effet comme degré antérieur,<br />

non pas acti, ayji qui eût donné aethi, mais atti (cf. cath. chat<br />

z=i*catta, mais laetli, lait = lacté). La consonne finale tombait<br />

donc en renforçant, redoublant la ténue initiale.<br />

(1) L'aspiration du h initial après l'article masculin est un phénomène<br />

du même genre que ceux que nous exposons plus bas : Talhouct, Penlionet,<br />

pour Tal-coet, Pcn-coet. Il est fort probable que c'est l'aspiration de l'initiale<br />

qui a produit la transformation de n final de l'article an en r. La prononciation<br />

de cette « était fort diiiicile devant une aspirée ; au féminin le g disparaissait<br />

aussi, et il se produit encore, dans ce cas, une véritable spirante sonore ; c'est<br />

peut-être même par le féminin qu'a commencé le changement d'/i'en r.

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