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Chrestomathie bretonne : (armoricain, gallois, cornique)

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Signalons encore les Colloques de Quiquier de Roscoff qui datent<br />

du commencement du XVIP siècle.<br />

Le trait caractéristique du moyen <strong>armoricain</strong>, c'est qu'il écrit<br />

régulièrement les mutations des consonnes médiales, les muta-<br />

tions des initiales rarement, excepté dans les cas que nous avons<br />

précisés plus haut.<br />

L'accent se fixe de plus en plus sur la pénultième et abandonne<br />

la dernière, excepté dans le dialecte de Vannes, ce qui amène<br />

entre ce dialecte et les autres, vers le XVP siècle, une divergence<br />

fort prononcée. Ce ne sont plus les mêmes voyelles qui sont<br />

atteintes par l'atonie ou renforcées par l'accent; les différences<br />

sont encore plus sensibles dans la prononciation que dans<br />

l'écriture : léonard mèro'hèd, vannetais ^nerhiètt (le premier<br />

emuet), bas-vannetais, merhiett (deux e muets); cornouaillais<br />

breuder, haut-vannetais herdir {e muet) ; haut cornouaillais<br />

bromên (1), léonard bréman (l'accent est moins intense qu'en<br />

Cornouailles) ; haut-vannetais, herman (e muet), etc.<br />

Le vocabulaire se pénètre, en moyen <strong>armoricain</strong>, de mots<br />

français. Le breton n'étant plus dès le XI®-XIP siècle la langue<br />

de la cour, n'ayant jamais été enseigné, n'avait pas conservé ou<br />

développé les mots nécessaires à la spéculation intellectuelle ou<br />

scientifique.<br />

L'<strong>armoricain</strong> moderne se distingue nettement de l'<strong>armoricain</strong><br />

moyen en ce qu'il écrit les mutations initiales des consonnes,<br />

cette réforme est due au jésuite Maunoir et a été mise par lui en<br />

pratique dans son Sacré Collège de Jésus, paru vers le milieu<br />

du XVIP siècle.<br />

Le z, dentale spirante douce, disparaît, à l'intérieur du mot et<br />

à la fin, des dialectes de Vannes, de Cornouailles et de Tréguier.<br />

(1) Un ë muet prenant l'accent, suivi d'une labiale, se colore dans certaines<br />

parties de l'Armorique en o ; haute Cornouailles, hruinan = breman; pop, chacun,<br />

z=2)ep. I^e komeret (prenez) du trégorois, est un phénomène analogue auquella<br />

prononciation du k propre à ce dialecte n'est pas étrangère. Le même phénomène<br />

existe en <strong>gallois</strong> : on écrit cynffon et on prononce dans le nord cwnffon.<br />

Le li du trégorrois est plutôt vélaire que palatal.<br />

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