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Chrestomathie bretonne : (armoricain, gallois, cornique)

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— 53 —<br />

etn avec la perte régulière Ju j^ indo-européeti *[p)etnos,<br />

<strong>gallois</strong> actuel edn, arin. moyen ezn, arm. actuel evn, em, in;<br />

à Tzt-spov (degré faible) répond probablement le vieux breton<br />

aia)\ <strong>gallois</strong> actuel adar — *ptero- (la voyelle très réduite,<br />

réduite en quelque sorte à sa plus simple expression, a une<br />

tendance marquée à se colorer en a en breton ; de même pour<br />

ïe atone devant les liquides /, /•). Le sufïixe ter, qui à la<br />

forme faible est tr-, se présente au degré moyen dans le<br />

pluriel <strong>gallois</strong> brodyr, frères, arm. breuder, hreudeur =<br />

*bràtér-es, et probablement au degré faible dans le vieux<br />

breton motr-ep, tante, gall. modnjb, arm. moy. mozreh, au-<br />

jourd'hui moereb = *motr-iqvâ. A mons, raontis, à côté de<br />

pro-min-ere, e-minere, répond le vieux breton monid =<br />

*7nonjo, gall. actuel mynydd,, arm. mod. menez. Le degré<br />

faible (1) est difiicileraent reconnaissable en breton, en dehors<br />

des liquides et nasales sonantes. Il se montre d'une façon re-<br />

marquable dans le participe passé du verbe substantif de la<br />

racine bheu : bet, été = ov-ô;, indo-européen blw-to-s; mais<br />

bout, être = r^^j-ai-ç, indo-européen bhu-ti-s (cf. ffer = cov/jôv),<br />

forme également faible de la racine, mais qui a l'accent.<br />

Dans la série de Yâ [a, à, 6) nous relevons de dans l'irlandais<br />

aeher, mais ôc [âc) dans le vieux breton ar-ocrion, acérés; cf.<br />

latin deus et dce,'. L'<strong>armoricain</strong> rua, gall. rhyn, promontoire,<br />

tertre, doit être rapproclié du Vàixw prôiins, grec -poL-j-nt.<br />

Dans la série de \'c {a, ë, ô) nous trouvons pour la même<br />

racine le <strong>gallois</strong> Uaicn, pl,ein; arm. leun, haut vannetais lein =<br />

pianos, cf. latin plèniis, mais aussi llanic, haut vannetais lan,<br />

arm. lano, pleine mer; gall. llanv, action de remplir; le degré<br />

est représenté par l'irlandais linaim, je remplis. Il semble donc<br />

qu'on ait en celtique une série a, ï {ë) à.<br />

Dans la série a, 6, on peut citer dof, arm. don, même racine<br />

(1) Tliurne.ysen en cite un exemple certain : cosp, punition, irl. cosc. qui supposent<br />

tous les deus co(_mysqv-. racine seqv sous sa forme moyenne {seqvor).<br />

Renie cclt., VI, p. 315. Il y en a d'autres, d'ailleurs, non moins caractéristiques.<br />

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