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Chrestomathie bretonne : (armoricain, gallois, cornique)

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chère aux habitants de Rennes qu'à ceux de Vannes ou de<br />

Quimper, et défendue par tous ses membres avec un égal<br />

dévouement et une égale vaillance, il n'y a eu jamais, au point<br />

de vue de la langue, de fusion ni d'unité.<br />

Conquis définitivement au IX^ siècle par les Bretons, les pays<br />

de Rennes et de Nantes apportent dans la constitution de la<br />

nationalité <strong>bretonne</strong> un élément français important. La langue<br />

française s'étend considérablement à la suite de la grande<br />

invasion normande du X® siècle qui amène la disparition ou le<br />

déplacement d'une fraction de la population <strong>bretonne</strong> sur une<br />

surface considérable du sol bretonisé et affaiblit assez l'élément<br />

breton pour permettre au français, qui sommeillait probablement<br />

dans cette zone et n'en avait jamais complètement disparu,<br />

de reprendre une vie nouvelle et d'étouffer le breton encore<br />

imparfaitement d'ailleurs acclimaté. Après avoir envahi toutes<br />

les côtes de la péninsule <strong>armoricain</strong>e depuis le Couesnon jusqu'à<br />

la Loire, après avoir dominé dans les anciens évêchés de<br />

Dol, Saint-Malo, Saint-Brieuc, Tréguier, Léon, Cornouailles,<br />

Vannes, sur la côte nantaise, et, à l'intérieur, commencé<br />

à franchir dès le VIIP-IX® siècle la Vilaine même aux<br />

environs de Redon, le breton se trouve, dès le XP-XIP siècle,<br />

brusquement rejeté vers l'Ouest et occupe, dès cette époque,<br />

à peu près les mêmes positions qu'aujourd'hui. Les alliances des<br />

chefs bretons avec des familles françaises soit de la Bretagne<br />

française, soit de la France même ou de la zone anglo-normande,<br />

ne tardent pas à faire du français la langue de l'aristocratie et<br />

l'instrument de la culture intellectuelle, même en zone bre-<br />

tonnante. Les textes les plus anciens en <strong>armoricain</strong> moyen en<br />

témoignent : ce sont, presque tous, des traductions ou des<br />

imitations du français; ils sont tout pénétrés de mots français.<br />

La langue des conquérants, le breton, se trouve de bonne<br />

heure, reléguée au second plan. Il ne faudrait cependant pas<br />

conclure de l'absence de textes bretons antérieurs au XV® siècle,<br />

qu'il n'y a pas eu, en pays breton, de culture ni de littérature

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