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Chrestomathie bretonne : (armoricain, gallois, cornique)

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pour V dans lagioso })iap di lob, le fils de Jupiter [Rw), ont aussi<br />

une signification toute particulière et ne peuvent s'expliquer<br />

que par une spiration déjà ancienne du h entre deux voyelles.<br />

D entre deux voyelles ne subit guère de changement dans<br />

récriture avant la fin du XP siècle; on comprend du reste que<br />

les Bretons aient dû être fort embarrassés pour la transcription<br />

de sons que l'orthographe latine ne leur donnait aucun moyen de<br />

traduire. C'est ainsi que Nennius transcrit souvent par d les<br />

spirantes dentales anglo-saxonnes (1). Ainsi s'explique l'écriture<br />

d pour y spirant; on ne peut guère songer à soutenir que le d<br />

sorti de jo dans novjo n'ait pas d'abord été une véritable spirante<br />

dentale. Il y a d'ailleurs un exemple à peu près certain dans le<br />

Cartulaire de Redon, dès 831, d'une dentale spirante douce rem-<br />

plaçant un d primitif : luscar [campo luscar) dans une charte<br />

de 831 est fort probablement pour ludcar ijdl) (2), il est à remarquer<br />

que la charte de 831 est un acte de vente d'un champ<br />

de la villa Botcatman conclu entre Gallo-Romains.<br />

Les moyennes deux à deux sont intactes : credi, croire, sup-<br />

pose un vieux breton cretim, qui est pour cred-dim (latin crec?o<br />

= *cret-dho); aher, embouchure = *abber = *ad-her-, etc.<br />

La moyenne précédée d'une spirante, au contraire, semble devenir<br />

spirante : *nizdos, latin nîdus, a donné en <strong>gallois</strong> nyth, arm.<br />

moderne neiz, vannet. néh, ce qui suppose à une certaine époque<br />

en vieux breton nitt ou mieux nizz, en donnant à z la valeur<br />

d'une spirante dentale douce; les deux spirantes sonores au-<br />

raient donné finalement une spirante sourde.<br />

Les exceptions qui semblent se produire au changement des<br />

ténues en moyennes ou des moyennes en spirantes, entre deux<br />

voyelles, sont dues généralement à l'influence de l'accent qui<br />

peut assourdir la consonne qui le précède immédiatement ou con-<br />

trarier son évolution; il développe dans l'écriture, en <strong>gallois</strong><br />

(1) Le livre noir do Caerm.arLlien transcrit la spirantu dentale scjiirde pai' th.<br />

le d non spirant par d et le d spirant par t.<br />

(2) On ne peut guère supposer lud-scar ; Iitd.srar aurait-i! (Faillcurs donné<br />

luscar dès cette époque ? C'est fort douteux.

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