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Chrestomathie bretonne : (armoricain, gallois, cornique)

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arm. gwerch de virgo; liela, cha.^ser = hem-olc'h ; daly, tenir<br />

= arra, dalcli; gwala, abondance = gicalc'h; caly, pénis =<br />

cale h; hera, tas = arm. hem (racine herg-)\ arra. felcli =<br />

latin lien — * splehen — * spleghen, irl. selg. Quelquefois le<br />

même phénomène se produit sans qu'il y ait r, l, devant le g :<br />

gall. Ile, lieu = arm. lec'h (cf. ^o,-), gall. doe, hier = arm.<br />

déc'h (=* d/ioghei?). Le g était donc devenu spirante / (1) ;<br />

dans<br />

l'intérieur du mot, il a laissé finalement assez souvent un i; à la<br />

fin du mot, il s'est durci, en <strong>armoricain</strong>, en c'h. Ce durcissement<br />

des spirantes en syllabe finale a été observé par Ebel, en comique,<br />

pour la spirante sonore th (2) [th doux anglais). Il se montre en<br />

vannetais dans le traitement de la dentale spirante sourde :<br />

finale, elle se transforme en spirante gutturale sourde; interne,<br />

elle descend probablement d'abord à z (spirante dentale douce)<br />

et disparaît. Par un phénomène analogue, on a dans ce dialecte<br />

gwerc''h virgo, mais au lieu de c'h, hj dans guirhiess.<br />

Pour le b, le Cartulaire de Redon marque beaucoup d'incerti-<br />

tude, mais les exemples du changement de b en v entre deux<br />

voyelles sont décisifs ; dès 834 Ratvili écrit Rahiili, aujourd'hui<br />

Ravili (3); Matbidoea. habituellement la forme Maiuedoe (pron.<br />

matvedoe)\ Uuorbili, mais Uiioriiili àesl97; Cobrantraoïioc,<br />

mais le plus souvent Cou7^antmonoc (cf. Couranigen); Uurvidoe<br />

et TJurbidoe ; Uuorgouan (pron. govan). Dans les annales<br />

d'Hincmar, à l'année 874, on trouve Rivilin = *Riobelmos. La<br />

disparition du b par sa fusion préalable avec u précédent dans<br />

duglas pour duvglas, diibglas, duliu pour duvliu, dans luird,<br />

jardins = *lubo-gortl, le fait que le b est manifestement employé<br />

(1) Le j spirant sorti d'i consonne n'évolue pas de même façon; il laisse aussi<br />

comme trace une spirante, mais une spirante dentale : monidd z= mon-jo-. Dans<br />

Fferyllt = Ferglljos, Vergilius (Rhys, Lectures), le ^ a été sans doute d'abord<br />

dd; on a aussi Fleryll. Il faut peut-être voir l'influence d'un _; spirant dans<br />

le comparatif <strong>gallois</strong> hajcs à côté de luiwdd, aisé ; dans T<strong>armoricain</strong> creiz, milieu;<br />

en face du <strong>gallois</strong> eraïdd.<br />

(2) BheÇBeitrdffe, V, p. 145.<br />

(3) On peut poser en principe que v est représenté par m et & dans le Cartulaire<br />

et jv par nu. Les exceptions sont des fautes de scribe ou des erreurs de<br />

lecture.

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