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Chrestomathie bretonne : (armoricain, gallois, cornique)

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A quelle époque a couitnoucé l'évolution des consonnes ini-<br />

tiales? Logiquement elle a dû avoir lieu en mèn:ie temps que<br />

celle des consonnes médiales, à moins qu'on ne prétende que les<br />

proclitiques sont de date récente en breton, théorie qui trouverait<br />

sans doute peu de partisans. De plus, suivant la remarque de<br />

Schuchardt, en ce qui concerne les ténues renforcées, ce renfor-<br />

cement a dû être contemporain de la chute de la consonne finale;<br />

il a pu même lui être antérieur; par exemple, dans tri fenn.<br />

trois têtes, qui a passé par bn ppenji = Iris penn-, le redouble-<br />

ment de pp a dti se produire ou avant la chute de Vs final, ou en<br />

même temps, mais on ne concevrait pas qu'il ait pu avoir lieu<br />

après. Or, la chute de 1'* final a dû avoir lieu, au plus tard, au<br />

VIP siècle. La mutation des initiales en <strong>armoricain</strong> ne s'écrit<br />

régulièrement que depuis le milieu du XVIP siècle; tandis que<br />

celle des médiales se transcrit régulièrement dès le XP. Cette<br />

anomalie n'a rien qui doive nous surprendre. L'initiale n'est<br />

atteinte que momentanément; la plupart du temps elle recouvre<br />

sa liberté, et par conséquent sa valeur propre, son état primitif.<br />

Il n'y a d'exception que pour les mots qui sont habituellement en<br />

composition ; pour ceux-là seuls la langue pouvait avoir quelque<br />

hésitation. Aussi remarque-i-on qu'en moyen breton ces mots<br />

sont souvent écrits avec ta mutation devenue Vétat habituel<br />

de V initiale; par exemple, le verbe é7re de la racine hlieu, presque<br />

toujours précédé des particules ez ou a, est écrit par v et non<br />

par b; l'écriture lioarais pour coarais du Catholicon en offre un<br />

exemple curieux. Aujourd'hui encore vous pourriez demander<br />

vainement à bien des Bretons quel est le son initial de ce mot;<br />

la raison en est qu'il ne se présente guère qu'accompagné de<br />

l'article. Par une coïncidence singulière, en <strong>gallois</strong> aussi il a<br />

perdu son état primitif; on le trouve dans les dictionnaires à la<br />

lettre g : y garaicys; il était féminin et changeait par con-<br />

séquent sa ténue initiale en moyenne. Le <strong>gallois</strong> écrit les muta-<br />

tions dès le XP-XIP siècle; on trouve, à ce point de vue, dans<br />

le livre noir de Gaermarthen, la langue à peu près dans le même

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