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L'avers et le revers

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ompait avec grâce, ne songeant qu’au moment où il faudrait<br />

parer la botte décisive, laquel<strong>le</strong> oncques ne venait.<br />

— Regardez donc ! poursuivit Cabusse. Tel est à l’attaque qui<br />

ne veut conclure <strong>et</strong> tel est à la défense qui ne veut attaquer !<br />

Croyez-vous que cela puisse se terminer avant longtemps ?<br />

À cela mon maître rit à gorge déployée tout en préparant son<br />

arme.<br />

— Si fait, <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> étonne, comme si <strong>le</strong> jeu était de durer<br />

<strong>et</strong> non d’abréger au plus vite !<br />

— Ah, Pierre, abréger certes, au plus vite sans doute, mais<br />

point au détriment de la défense, ne l’oubliez pas !<br />

Et faisant quelques pas vers <strong>le</strong> milieu de la sal<strong>le</strong>, Cabusse<br />

<strong>le</strong>va son épée <strong>et</strong> s’écria :<br />

— Croisons <strong>le</strong> fer, Pierre, <strong>et</strong> gardez-vous de vos cuisses, je<br />

porterai là mes attaques !<br />

Lors mon maître me donna congé pour deux heures, si bien<br />

que je sortis dans la cour, sans but aucun, à la flânerie, <strong>et</strong><br />

tournant quelque peu en rond, indécis, je me décidai à rendre<br />

visite à Faujan<strong>et</strong> <strong>et</strong> à ses tonneaux. Mais au moment où je m’y<br />

dirigeais, je fus hélé par <strong>le</strong> baron qui, de la fenêtre de sa<br />

librairie, me fit signe de <strong>le</strong> rejoindre. J’y courus en gravissant<br />

par poignées <strong>le</strong>s marches du grand escalier <strong>et</strong> pénétrai fort<br />

essoufflé en la bibliothèque où <strong>le</strong> baron m’attendait debout, <strong>le</strong>s<br />

mains derrière <strong>le</strong> dos.<br />

— Miroul, entre voir, mon bon Miroul, dit <strong>le</strong> baron. Je<br />

m’apensais à tort que Pierre viendrait céans me conter <strong>le</strong><br />

résultat de sa visite à Jonas, <strong>et</strong> point ne l’ai vu. Où donc se<br />

trouve-t-il asteure, <strong>le</strong> drô<strong>le</strong> ?<br />

— En sal<strong>le</strong> d’escrime à tirer contre Cabusse, Moussu lou<br />

Baron.<br />

— Ah bien, <strong>et</strong> que ces <strong>le</strong>çons sont importantes qui peut-être<br />

un jour lui sauveront la vie ! Mais la visite à Jonas, tu en étais, je<br />

crois ?<br />

— Oui, Moussu lou Baron, nous nous en r<strong>et</strong>ournons.<br />

— Qu’a-t-il dit, notre grand Jonas, <strong>et</strong> de boire chopine avec<br />

vous la langue lui en a-t-il déliée ?<br />

— Il a demandé si <strong>le</strong> mur devait être à un ou deux<br />

parements ?<br />

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