L'avers et le revers

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l’infinie bénignité de ne point me pendre et de me confier à vos deux fils, Pierre et Samson… — Va au fait, Miroul ! — Vous m’avez demandé qui me contentait à Mespech et je vous ai tout droitement répondu. — Comme tu te devais de le faire… — Mais ce que je vous ai confié tantôt, tous l’ignorent au castel. Le baron arrêta son cheval, le fit volter de côté pour me faire face et posa sur moi son bleu regard perçant. — Même mon fils ? dit-il en levant le sourcil. — Moussu Pierre ? — Oui, Moussu Pierre, il ne le sait point non plus ? — Nul ne le sait, Moussu lou Baron, et pas plus votre fils qu’un autre. — Adonc ? — Si vous le dites, tous le sauront. — Craindrais-tu l’ire de la Maligou s’apercevant que le Diable en personne chevauche la Margot ? s’écria le baron en riant à gueule fendre. — Que non pas, Moussu lou Baron, mais sa famille aussi saura, son père pareillement, et la Margot jamais plus ne viendra à Mespech. — Ah, c’est là le point ! Tu crains de perdre ton bien le plus précieux, mon jeune Miroul ? Puis, redevenant sérieux tout à plein, il dit d’une voix grave où je ne sais quelles petites gausseries se glissaient cependant au fond de ses paroles. — Si j’entends bien la requête, c’est là grande question d’honneur pour ta Margot. L’honneur, pour les damoiselles, est la première des vertus, et je me sentirais par trop vergogné de le lui ôter en allant clabauder partout sur les amours du valet de mon fils. Personne, Miroul, n’en saura jamais rien, je serai sur ce point aussi dissimulé que le Saint-Esprit et aussi muet que le tombeau du Christ ! — Grammerci, Moussu lou Baron, vous ne savez l’émeuvement que me causa la pensée que tout pourrait être connu pour la Margot ! 210
Jean de Siorac sourit à cela et remit son cheval en avant, me faisant signe derechef de me mettre au botte à botte avec lui. Le maigre ruisseau qui court au fond de l’étroite combe séparant Mespech de Marcuays fut franchi et les chevaux, montrant moins d’allant, entamèrent la montée qui nous menait au village. Malgré son serment, et parce qu’il me sembla un peu trop solennel de lui à moi, j’étais à ce moment en grande doutance qu’il tînt parole et se tînt coi sur ma relation avec Margot, mais je dois avouer qu’il n’en laissa jamais rien échapper, ni en public, ni au bec à bec avec quiconque, et nonobstant les années passées depuis lors, je lui sais toujours gré de cette discrétion, qui n’est pas le lot habituel du maître au valet. Jean de Siorac, en dépit de bien des défauts que j’ai narrés déjà, était un homme de cœur, et bien me le prouva en ce prédicament. — Sais-tu, Miroul, reprit-il au bout d’un moment, que mes garçons me causent grand souci, lequel me pèse souvent sans que je n’en puisse mais. — Des soucis, Moussu lou Baron ? — C’est vaille que vaille que l’on fait de son mieux en ce domaine, mais les qualités de mes enfants sont d’une étoffe si différente qu’il me faut hardi courage à tenter de les appareiller. À cela, je ne répliquai rien, jugeant mon intervention inutile, et j’attendis sagement que la suite se dévidât seule comme une pelote tombée à terre. — De querelles, il n’y en eut oncques entre Pierre et Samson, et je gage que c’est surtout à Samson, dont l’essence est toute de bénignité et de conciliation, que l’on doit ce miracle. Mais que dire des deux aînés du même lit qui se querellent à tout vent et cherchent l’affrontement dans la moindre des peccadilles ! Il y eut un silence un peu triste et, comme il se prolongeait, je clignai des yeux vers les grandes frondaisons d’où le soleil perçait par intermittence. — Comprends-tu, Miroul, le fond de cette querelle ? Tel, sûr de son fait et de sa position, qui morgue son cadet, lequel oncques ne l’acceptera, et de sa vie traînera comme le forçat son boulet de ne pas être baron de Mespech, place qu’il nie à l’aîné. Entends-tu cela, Miroul ? 211
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Olivier Merle L’avers et le rever
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Pour que la magie de cette renaissa
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Chapitre I J’espère que le lecte
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Du reste, en ce prédicament, je n
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Que n’avais-je besoin de parler d
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ce qui est bien conforme à son car
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— Point du tout, et ils sont mêm
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endaient visite, je me sentais atte
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possédions en propre deux ânes, a
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poursuivre que lorsque celle-ci plo
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sans sommeil qu’il passa en gémi
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massacra tous, pas un n’en récha
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Ce jour-là, je m’en revenais seu
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Que le Seigneur, dans sa grande bé
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l’attention, et l’un de ces ass
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On peut vivre ainsi de rapines isol
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En quelques paroles brèves et asse
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— Je le sais, n’est-ce pas suff
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Cette leçon, comme d’autres, ne
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m’apparut incontinent, à l’obs
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comme moi, pouvaient appartenir à
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La palissade fut jeu de pucelle et
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large que je ne l’avais supposé
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Cette opinion, je l’ai toujours,
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abondance de nourriture les déploi
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— Eh oui, niquedouille, tu seras
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libériez le bras droit, car mieux
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non plus, pour ce que nous n’éti
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Enfin, je tiens aussi pour avéré
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ordres de tous - et même de la Mal
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vent, nous souhaitons te reposer qu
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que celle-ci n’avait pas pesé lo
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avec quelques recommandations, expl
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n’avait encore que douze ans. Et
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Le jeune Siorac, quand il m’aper
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fus fort étonné par Samson qui, m
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donné le sein à François en mêm
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François. Plus tard, moi aussi, ap
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Sur le coup, je ne compris pas ce q
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maître porte autour de son cou en
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qu’il n’avait que trois ans à
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Cause, et on ne pouvait mieux trouv
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être possédée tout à plein et q
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Ce fut là ma première leçon de v
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perfectionner, trouvant la chose pl
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Mon esprit fut tout entier absorbé
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fasciné par sa mère et ses explic
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j’hésitais à le remercier de sa
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toute richesse et tout pouvoir, san
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Le domaine de Mespech exigeait son
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parlait à sa raison et son amour f
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vouloir, présidait aux destinées
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système dont il ne se pouvait dév
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pour l’aller porter dans la linge
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— Je vous en prie, ce point, vous
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aisons qu’on devine, ce qui fut f
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Sans l’once d’un doute, lecteur
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et là planches et panneaux que j
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Mespech avec serment de ne le revoi
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et sage. Car ce jour-là et en cett
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l’exception de Faujanet qui resta
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À la parfin, le baron tendit la le
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qu’ils se tiennent à genoux, s
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— Prenez la plume, François, vou
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À la vérité, je fus à l’époq
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Or donc, un soir de ce mois d’ao
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J’oubliai cette courte discussion
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Chapitre V En mai de l’année 156
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obsédante pensée que l’existenc
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il s’ensuivit de furieux et confu
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À quelque temps de là, lors que d
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songe et qu’il me plaît d’imag
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— Non point, Petremol, répondis-
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— Et pourquoi que je viendrais pa
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devions peser comme deux moineaux s
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ien ni personne, et qui me fit pens
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ont averti pour m’en prémunir, m
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— Voilà bien deux magnifiques ga
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Page 170 and 171: espérer pour une journée de labeu
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et vomissant. Et que ma Margot puis
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d’une lourde cognée, la Sarrasin
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Ceci parut à tous de la bonne et s
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sentier menant à la vallée, laque
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— S’il ne vous en déplaît, le
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— Je suis tout à votre service,
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distinguait mal l’ogive de pierre
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figea de peur, les mains autant tre
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que néant, comme tu sais. Je t’o
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songé à y pénétrer, tant, dès
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maître, je compris que l’identit
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À la hardiesse et bien dans son te
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Le bilan de tous ces forcenés navr
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— Les infâmes ! Et où trouve-t-
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Le judas s’ouvrit soudain et nous
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les vêtures indiquaient plus de p
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douter, tenir un bordeau nécessita
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Lors mon maître ordonna qu’on lu
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point, comme si ma Margot n’étai
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devait, en opprimant les méninges,
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— Si fait, Moussu Pierre, le dest
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Au demeurant, j’avais été tant
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— Qu’importe, Miroul, et qui se
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ide avalées (à) : à brides abatt
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incontinent : immédiatement insuff
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ôlet : rôle (dans la vie, le rôl
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