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L'avers et le revers

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selon lui, sauté comme un singe par-dessus <strong>le</strong>s murail<strong>le</strong>s de<br />

Mespech vers la fin du mois d’août 1563, je n’aurais mie pu<br />

connaître <strong>le</strong>s événements de l’année 1563, du moins tous ceux<br />

antérieurs à mon arrivée. Il n’en est rien. Et ils sont légion <strong>le</strong>s<br />

événements que j’ai vécus alors que je ne devais me trouver à<br />

l’époque au château.<br />

N’est-ce pas Coulondre Bras-de-fer qui me conduisit avec<br />

Marsal <strong>le</strong> Big<strong>le</strong> à la tour nord-est en mon cachot d’un jour,<br />

comme je l’ai rapporté ? Or, ce même Coulondre Bras-de-fer en<br />

août 1563 ne se trouvait plus à Mespech, ayant emménagé dans<br />

<strong>le</strong> moulin de Gorenne – que la frérèche venait d’ach<strong>et</strong>er – afin<br />

que d’y faire office de meunier, avec la Jacotte du hameau de la<br />

Volperie qu’il venait d’épouser. Et je me souviens bien des<br />

négociations entre Coulondre <strong>et</strong> la frérèche, qui tournèrent à<br />

l’avantage du soldat pour la raison que personne ne voulait<br />

habiter là-bas de peur d’être un jour ou l’autre attaqué <strong>et</strong> occis<br />

par <strong>le</strong>s bandes de gueux qui sillonnaient <strong>le</strong> pays. Même que<br />

Sauv<strong>et</strong>erre battit froid Coulondre pendant plusieurs semaines<br />

pour <strong>le</strong>s conditions assez à son avantage qu’il avait imposées en<br />

ce prédicament.<br />

Le <strong>le</strong>cteur féru des Mémoires de mon maître sait aussi bien<br />

que moi que je n’aurais rien dû connaître de l’émotion de la<br />

Lendrevie, où <strong>le</strong> baron de Siorac, accompagné de Pierre,<br />

Samson, <strong>et</strong> de ses vieux soldats, s’en allèrent au risque de <strong>le</strong>ur<br />

vie en la vil<strong>le</strong> de Sarlat, lors aux mains des gueux du boucher<br />

Forcalquier, pour chercher Franchou, l’ancienne chambrière de<br />

la baronne, laquel<strong>le</strong> était enfermée dans la maison de sa<br />

nouvel<strong>le</strong> maîtresse, morte de la peste, car on craignait qu’el<strong>le</strong> ne<br />

l’ait el<strong>le</strong>-même attrapée. Et je me souviens bien de l’opposition<br />

résolue de Sauv<strong>et</strong>erre à c<strong>et</strong>te entreprise, qui trouvait insensé<br />

que l’on risquât sa vie par deux fois, en affrontant d’abord des<br />

gueux affamés <strong>et</strong> désespérés, prêts à tout, puis ensuite la peste<br />

que Franchou pouvait fort bien avoir contractée, <strong>et</strong> ceci parce<br />

que <strong>le</strong> baron de Siorac était seu<strong>le</strong>ment intéressé à ramener à<br />

Mespech ce joli cotillon qu’il espérait bien chausser un jour. Et<br />

qu’il chaussa en vérité !<br />

Il y eut aussi, <strong>et</strong> surtout, c<strong>et</strong>te terrib<strong>le</strong> querel<strong>le</strong> entre Jean <strong>et</strong><br />

Pierre de Siorac au suj<strong>et</strong> de la médail<strong>le</strong> de Marie que mon<br />

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