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L'avers et le revers

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— Les infâmes ! Et où trouve-t-on ce bordeau ?<br />

— Avant de franchir <strong>le</strong>s portes de la vil<strong>le</strong>, en direction de<br />

Cahors. C’est une grande bâtisse, el<strong>le</strong> ne se peut manquer.<br />

Mon maître rentra sa dague en son fourreau, se redressa, <strong>et</strong><br />

je crus qu’il allait se détourner du commis, mais il y revint tout<br />

soudain comme si de tous ces nœuds il voulait aussi en éclaircir<br />

de moindre importance.<br />

— Dis-moi, pourquoi être allé à ce rendez-vous après notre<br />

visite ?<br />

— Maître Delacombe jugeait que si nous y manquions,<br />

Cocquelain se rendrait en sa boutique, <strong>et</strong> que nous serions bien<br />

en peine d’expliquer notre absence au rendez-vous.<br />

— Exact. Lors que là ?<br />

— Que nous en passerions par toutes ses exigences, sans<br />

barguigner, avec l’idée de fi<strong>le</strong>r de la vil<strong>le</strong> ensuite.<br />

— Il eût mieux fait, à la vérité, de ne point s’y rendre. La vie<br />

lui en a coûté… conclut mon maître d’un air sombre, car il ne se<br />

peut qu’il avait jà compris sa triste part en la fin du drapier.<br />

Tournant <strong>le</strong> dos au commis <strong>et</strong> nous envisageant tous trois,<br />

mon maître eut un geste d’impatience :<br />

— Jonas, relève ce porc ! Samson, tire ton épée !<br />

— Que je tire mon épée ? répéta Samson tout esbahi <strong>et</strong> du<br />

ton <strong>et</strong> de l’ordre.<br />

— Oui, tu la tires, tu la gardes en main, <strong>et</strong> tu conduis ce<br />

commis à la face ensanglantée chez M. de La Porte. Là, tu <strong>le</strong><br />

rem<strong>et</strong>s aux archers du gu<strong>et</strong>, <strong>et</strong> tu expliques au lieutenantcriminel<br />

notre aventure. Et…<br />

Mon maître s’accoisa, comme s’il hésitait à dire la suite.<br />

— Et, mon frère ? demanda Samson.<br />

— Et tu lui fais savoir que nous sommes au bordeau de<br />

l’ancien couvent, que tous doivent connaître en c<strong>et</strong>te vil<strong>le</strong>, pour<br />

délivrer la Margot, si el<strong>le</strong> s’y trouve encore, <strong>et</strong> si el<strong>le</strong> est toujours<br />

en vie !<br />

Jonas avait sou<strong>le</strong>vé de terre <strong>le</strong> commis en <strong>le</strong> prenant sous <strong>le</strong>s<br />

épau<strong>le</strong>s <strong>et</strong> l’avait posé sur <strong>le</strong> sol, comme on <strong>le</strong> fait d’un<br />

enfantel<strong>et</strong> qu’on relève d’une chute, <strong>et</strong> pourtant, <strong>le</strong>cteur, je vous<br />

assure que <strong>le</strong> maraud devait peser <strong>le</strong> doub<strong>le</strong> de mon poids, si ce<br />

n’est <strong>le</strong> trip<strong>le</strong>, tant gros <strong>et</strong> lourd il paraissait. Puis, Jonas lui lia<br />

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