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ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

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AUGUSTE BEAUMIER 75Rabat est alors une p<strong>et</strong>ite ville dont la population ne dépasse sans doutepas quinze mille habitants. Les ressources y sont réduites au point qu'en1854, oh n'y trouve ni prêtre, ni médecin. Trois ans après, notre vice-consulfinit par découvrir un ecclésiastique de Bayeux, qui offre toutes les qualitésdésirables <strong>et</strong> accepte de s'installer à Rabat, moyennant une indemnitéde six cents francs par an, outre le logement <strong>et</strong> la nourriture. Mais l'abbése récuse au dernier moment <strong>et</strong> c'est en 1863 seulement qu'un missionnaireespagnol vient y assurex: le service du culte catholique dans un magasin duvice-consulat de France, transformé en chapelle.En 1854-1855, une épidémie de choléra sévit à Rabat <strong>et</strong> y cause près desix mille décès, dont mille cinq cents dans le mellah. A c<strong>et</strong>te occasion,Beaumier regr<strong>et</strong>te amèrement l'absence d'un médecin, qui sans doute,aurait pu sauver, bien des vies humaines. 'Cependant, grâce à ses démarches,le docteur Guien, de la faculté de Montpellier, séjourne deux semaines àl'estuaire du Bou Regreg, au mois d'octobre 1856. En ces quelques jours,il soulage de nombreuses misères <strong>et</strong> perçoit de beaux honoraires, puisqu'ilemporte près de huit cents francs. Si bien qu'en décembre suivant, il yrevient <strong>et</strong>, c<strong>et</strong>te fois, à titre définitif. C'est un homme marié, grave, grisonnant<strong>et</strong> portant lun<strong>et</strong>tes; if a tout ce qu'il faut pour inspirer confiance.D'ailleurs la présence d'un médecin est un puissant moyen d'action pourl'influence française. Aussi Beaumier a-t-il prêté à son compatriote unesom.me de deux mille francs pour ach<strong>et</strong>er des produits pharmaceutiques<strong>et</strong> qùelques instruments de chirurgie; en outre, il le loge au consulat avecsa femme. Mais le docteur Guien, quoique fort honnête homme <strong>et</strong> bonmédecin, est dominé par le désir de gagner de l'argent, au point qu'il(; égorge maladroitement la vraie poule aux œufs d'or qu'on lui a miseentre les mains ». Il se fait grand tort à lui-même en se montrant tropexigeant, souvent dur <strong>et</strong> pas toujours charitable. Par suite, il doit rentreren France à la fin de l'année 1857; un autre praticien le remplace bientôt,tout aussi capa'ble <strong>et</strong> plus désintéressé.D'autre part les relations mondaines sont à peu près nulles à Rabat.La colonie française est inexistante <strong>et</strong> se compose uniquement des fonctionnairesdu consulat. En eff<strong>et</strong>, les négociants en laine ,viennent seulement,chaque année, passer quelques semaines à l'estuaire du Bou Regreg, entreles mois de mars <strong>et</strong> de s,eptembre; en dehors de ces séjours, ils laisse~t

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