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ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

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92 J. CAILL~Marocains, la peur de se comprom<strong>et</strong>tre n. Presque jamais il n'osent prendreune décision, si insignifiante soit-elle, sans en référer aù makhzen central<strong>et</strong> sans être couverts par une autorisation formelle. En outre, ils montrentsouvent une grande désinvolture à l'égard du représentant de la France,qui s'en plaint au chef de la mission de Tanger. Mais le baron d'Aquinn'approuve pas toujours son collaborateur <strong>et</strong> l'invite même parfois « à seconformer aux exigences des administrateurs n. Avec une telle politique,Beaumier ne peut que constater son impuissance <strong>et</strong> l'inutilité de ses effortsdans les affaires qui nécessitent son intervention officielle. Fort heureusement,c<strong>et</strong>te situation change avec l'arrivée à Tanger, en 1871, de CharlesTissot, qui fait d'énergiques représentations au naïb du sultan. Caïd <strong>et</strong>administrateurs reprennent alors les habitudes de déférence <strong>et</strong> de ménagementsqu'ils avaient toujours autrefois.Les obligations de sa charge laissent à Beaumier plus de loisirs à Mogadorqu'à Rabat <strong>et</strong> lui perm<strong>et</strong>tent de consacrer plus de temps à ses voyages <strong>et</strong>à ses travaux scientifiques. En 1867, il passe avec sa femme huit jours danlfla tribu des Haha - au sud-est de Mogador - dont le caïd, qui « se piquede civilisation n, leur offre pour la nuit une chambre meublée de deux litsde fer garnis à l'européenne. Notre consul est frappé de l'ordre <strong>et</strong> de l'activitédes Berb~res, de leurs villages <strong>et</strong> de leurs qasbas, de la tranquillité <strong>et</strong>de la sécurité qui règnent dans le pays.Au mois de février 1868, Beaumier séjourne trois se.maines à Marrakech,toujours avec sa femme. C'est un simple voyage d'agrément qu'il entreprendpour connaître la capitale du sud <strong>et</strong> revoir plusieurs de ses amismarocains, notamment Bou Achrin, le premier ministre. du sultan. Pourmieux souligner le caractère purement privé de son déplacement, il refus<strong>et</strong>oute escorte officielle <strong>et</strong> n'est accompagné que de deux soldats du consulat.Nos voyageurs se voient om-ir la plus large hospitalité; une grande <strong>et</strong>confortable maison est mise à leur disposition, abondamment pourvue dedomestiques <strong>et</strong> de vivres de "témte sorte. Ils se promènent longuement, sansle moindre incident, dans les rues de la ville, dans la qasba <strong>et</strong> même dansles jardins du sultan; les habitants s'étonnent seulement à la vue d'unechrétienne. Le consul rend· visite auX: plus hauts personnages du makhzen,Bou Achrin, le caïd méchouar, le ministre de la guerre, <strong>et</strong>c. Sa femme estreçue dans les harems, où elle offre quelques cadeaux, par exemple unnécessaire de couture en vermeil à la première épouse du premier ministre.

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