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ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

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1l1B1.IUI; H.\I'IIIEeuropéens, tant au point de vue des rendements pour l'exportation quede l'éducation technique.Par contraste, M. Richard-Molard a fait le procès r<strong>et</strong>rospectif de l'ancienneorganisation administrative : il en a souligné les vices, les fâcheuxeff<strong>et</strong>s d'une contradiction interne entre le système autoritaire local <strong>et</strong>le principe de la démocratie française. La concentration des pouvoirsaux mains du Gouverneur général n'avait de limite que le contrôle duGouvernement <strong>et</strong> du Parlement métropolitain <strong>et</strong> pour tous les administrés« le cul était trop haut ct la France trop loin ». Pour exposer ces faitsincontestables, l'auteur prend un accent plus âprement critique qu'àl'ordinaire, de sorte que le système 'semble avoir été radicalement mauvais.C'est le problème des méthodes d'autorité en 'pays d'évolution r<strong>et</strong>ardéequi est posé <strong>et</strong> mérite une discussion très serrée sur le plan du réel. Entrela logique <strong>et</strong> la vie, entre les institutions écrites eUes applications humaines,les discordances sont profondes <strong>et</strong>, surtout dans un monde comme l'Afriqu<strong>et</strong>ropicale, l'idéal théorique n'est pas toujours le meilleur. M. Richard­Molard, après beaucoup d'autres, qualifie les Gouverneurs généraux de« Proconsuls » : nous a.vouons ne pas aimer beaucoup c<strong>et</strong>te expression,non à cause des défauts de toute métaphore, mais parce que les professionnelsde l'anticolonialisme en ont abusé dans un sens péjoratif, redonnantune actualité aux discours de Cicéron contre Verrès. Au lieu deréminiscences classiques, nous voudrions les preuves positive~ que lapuissance de ces « proconsuls» français a été mauvaise <strong>et</strong> pour la coloniè<strong>et</strong> pour les indigènes. Or c'est peut-être un miracle mais un miracle bienfrançais, qu'une autorÏté presque illimitée guidée par autre chose quel'intérêt personnel : on ne connaît guère de gouverneurs généraux quin'aient eu le souci constant de défendre leurs administrés indigènes contr<strong>et</strong>out danger <strong>et</strong> lorsqu'ils ont cédé, c'est qu'ils n'étaient pas assez puissantspour l'emporter contre d'autres forces... moins désintéressées.Le « paternalisme » est aujourd'hui condamné, mais si l'on en fait leprocès rétrospectif, il convient de rappeler les témoins à décharge, <strong>et</strong>, parexemple, Van Vollenhoven. On sait que pour compenser les terriblespertes des trois premières années de la Grande guerre, Clémenceau demandaà l'A. O. F. un nouvel effort de recrutement <strong>et</strong> envoya le député Diagneen mission. Le Gouverneur général Vollenhoven, convaincu que l'A. O. F.avait fait déjà tout son devoir, que de nouvelles levées seraient fatalesà un pays si pauvre d'hommes, résista à la mission du député noir: nepouvant persuader, ne voulant pas s'incliner, il partit. L,e tout puissantProconsul, devenu par sa seule conscience le capitaine Vollenhoven, sefit tuer sur le front, à la tête de sa compagnie de fantassins : il avait faità ses administrés le sacrifice d'une autorité si enviée <strong>et</strong> à la patrie le sacrificede sa vie. Souhaitons que les chefs élus par les citoyens conscients <strong>et</strong>

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