12.07.2015 Views

ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

P. PL.\\I.\Nnles marcHands israélites. Or, une cinquantaine de familles vivaient de cenégoce.En résumé, la vie ?es mellahs du Sud est affectée, pour les années encours, par de nombreuses cri~es d'ordre économique. Il est assez piquantde constater que chacune de ces crises a pour origine un « progrès» voulu.. Il est très riche d'enseignements « <strong>et</strong>hnographiques» de constater; d'autrepart, l'extrême sensibilité des populations juives à chaque p<strong>et</strong>it changementdans l'ordre économique. Disons-le; chacun de ces changements nerevêt de caractère catastrophique, c'est-à-dire ne contraint ces populationsà émigrer qu'en raison de la médiocrité permanente de leur situationéconomique.Aussi loin dans le temps que puisse remonter l'analyse des conditionsde la vie de la population juive dans le Sud marocain, nous constatons descrises de c<strong>et</strong> ordre, engendrant des ~xodes massifs; nous constatons à lafois la faiblesse généralisée des niveaux de vie <strong>et</strong> la quasi-impossibilitéd'établir des réserves. Vi~nne une mauvaise année, le nuage de sauterellessur un district, ou le r<strong>et</strong>ard des pluies de mars, quelque six ou dix moisplus taJ;d, le fellah musulman aura consommé sa dernière poignée d'orge,hypothéqué sa dernière gerbe de la récolte à venir. Et son voisin juif,qui est presque toujours son associé, <strong>et</strong> presque toujours aussi son créancier,à court de marchandises ou de clients, à court de· crédit chez songrossiste de Marrakech, n'aura plus qu'à demander hillouk, c'est-à-dire às'inscrire parmi les indigents à la charge de la Communauté. Les œuvresd'assistance dans les mellahs sont certes une manifestation de solidaritéhumaine comme peu de groupements sociaux en ont édifié. Point de mellahsoù elles ne se r<strong>et</strong>rouvent <strong>et</strong> n'agissent; ~ucun Juif aisé ne rechigne àacquitter sa nedaba, jusqu'au jour où sa propre sécurité est en jeu, le painde sa propre famille menacé. Alors le Comité de Communauté donne l'alerte.Ce Comité détient l'inventaire non écrit, mais sûr, de toutes lesressources locales, celles de la mendicité comprise. Si l'heure est venueoù - la nedaba ne pouvant être augmentée <strong>et</strong> le nombre des indigents, lui,augmentant-, hillek (la part de chacun) diminue au-dessous du minimumvital (à Marrakech, en 1950, hillek = vingt francs par semaine <strong>et</strong> parfamille), mieux vaut engager sur les routes du Nord quelques famillespour rétablir le précaire équilibre de la cité.Peut-être avons-nous relativement trop développé l'explication « écono-

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!