12.07.2015 Views

ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

LE MÉTIER A LA TIRE <strong>DE</strong>S FABRICANTS <strong>DE</strong> BROCARTS <strong>DE</strong> FÈS 39pris l'habitude de qualifier d'hispano-mauresque, style d'~ne richessesomptueuse où dominent "les entrelacs souples <strong>et</strong> savants, enrichis defleurons finement découpés, de volutes amoureusement enroulées, de lobesmultipliés à l'envi, de dentelles de stalactites. L'architecture en fut imprégnéede telle sorte que l'inspiration ne s'est plus renouvelée sensiblementdepuis <strong>et</strong> ce style original se répandit rapidement au Maroc <strong>et</strong> en Algérie (1).Les arts mineurs eux-mêmes portent ·la marque profonde de c<strong>et</strong> artoriginal, marque qu'ils ont gardé au Maroc jusqu'à nos jours malgré denombreuses influences orientales <strong>et</strong> étrangères (2).Les ateliers princiers de tissage ne sont bien connus au Maroc qu'àl'époquemérinide : « De notre temps, dira encore Ibn Khaldoun, nousavons vu au Maghreb, sous la dynastie mérinide, qui était alors dans toutela v~gueur <strong>et</strong> toute la fierté de la jeunesse, beaucoup de traces de c<strong>et</strong>usage (le « tirl'iz ») ; elle l'avait emprunt~ d'une dynastie contemporaine,celle" d'Ibn el-Ahmer d'Espagne, laquelle avait imité en cela les Molouk<strong>et</strong>-tawaïf, <strong>et</strong> avait conservé les vestiges de l'ancienne institution. » (Prolégomènes,trad. de Slane, t. II, p. 68).Il est donc certain qu'on tissait à Fès, dès c<strong>et</strong>te époque, des vêtements<strong>et</strong> ceintures de soie ornés de fils d'or. Un point de technique resterait àéluci.der. Le métier utilisé était-il notre métier à la tire? Plusieurs auteursont signalé que lés métiers actuels à la grande tire - qu'ils appellent àtort des Jacquard - furent importés de France (3). Or, .en reprenant lesProlégomènés, nous lisons :« Parmi les usages qui, dans divers empires, contribuent à réhausser lapompe de la souverain<strong>et</strong>é, il y a celUI de m<strong>et</strong>tre les noms des princes, oucertains signes qu'ils ont adopté d'une manière spéciale, dans l'étoffe mêmedes vête~ents destinés à leur usage <strong>et</strong> faits de soie ou de brocart. Ces mots"écrits doivent se laisser apercevoir dans le tissu même de l'étoffe, <strong>et</strong> êtr<strong>et</strong>racés, soit en fils d'or, soit en fils d'une couleur différente de celle des filsdont se compose le fond de l'étoffe, sans or. C<strong>et</strong>'a s'exécute par l'habil<strong>et</strong>é(1) Cf. notamment: G. <strong>et</strong> W. MARÇAIS, Les Monuments arabes de rlemcen; G. MARÇAIS, Manuel d'Artmusulman; H. BASSET <strong>et</strong> H.TERRASSE, Sanctuaires <strong>et</strong> forteresses almohades, " Hespéris'" t IV 2' trl'fi1924' , .. ' .<strong>et</strong> t. V, 1925; H. TERRASSE, La Mosquée des Andalous à Fès, <strong>et</strong> La Grande 1IIosquée de Taza;H. KœHLER, La Kasba saadienne de Marrakech d'après un plan manuscrit de 1585, ' Hespéris ", 1940;E. PAUTY, Le Plan de l'Université Qaral1Jivin de Fès, " Hespéris " t. 111,1923,(2) H. TERRASSE <strong>et</strong> J. HAINAUT, Les Arts décoratifs au Maroc.(~) Cf. H. TERRASSE <strong>et</strong> J~ HAINAUT, op. cit., p. 98, <strong>et</strong> G, CHANTIIEAUX, Les Tissages décQrés des 8eniMglllld, p. 19, n. 3, « Hespéris ", 1945, " .

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!