12.07.2015 Views

ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

MAISON ET VILLAGE DANS QUELQUES TRIBUS <strong>DE</strong> L'ANTI-ATLAS 337familles. De l'a! Lis des Aït Brahim, un seul. homme aurait survécu. Tousles habitants actuels du village descendraient de ces douze familles. Quantà leur origine lointaine, ils déclarent que leurs ancêtres vinrent de Tamdoult-.ou-Aqqa, ville du Bani, détruite au VIe siècle de l'hégire <strong>et</strong> dont la légendea fait une cité prodigieusement riche <strong>et</strong> puissante (1). Les Chleuhs de l'Anti­Atlas s'attribuent souvent c<strong>et</strong>te origine qui est flatteuse parce que Tamdoultpasse pour avoir été fondée par 'Abdallah ibn Idris, un des fils dufondateur de Fès. Actuellement; il n'y a dans Oumesnat que six ou septétrangers : ce sont des flpï!en d' Ifrane ou d'Aqqa qui travaillent dans lepays comme ouvriers agricoles. Le bar!iini, que les Berbères blancs nommentavec mépris aSllqf, ne se mélange pas au reste de la population;il va chercher femme dans son pays ou se marie avec une compatrioteémigrée comme lui.Ces noirs occupent le dernier degré dans la hiérarchie des hommeslibres (2). Le somm<strong>et</strong> est occupé par une aristocratie religieuse : les chorfa<strong>et</strong> les marabouts (agurram, pl. igurramen). Chérifisme <strong>et</strong> maraboutismese confondent d'ailleurs plus ou moins. Les chorfa, dont l;authenticitéest parfois l'obj<strong>et</strong> d'un doute ironique de la part des Berbères eux-mêmes,so"llt surtout vénérés en tant que descendants d'un saint ancêtre dont l<strong>et</strong>ombeau donne lieu à un moussem (anmuggar) annuel. Le passage dumaraboutisme au chérifisme est une sorte de promotion normale, dont onsourit lorsqu'elle se produit <strong>et</strong> qui finit par ne plus être discutée au boutd'un certain temps. Les chorfa les plus respectés dans le pays, ceux dontpersonne ne conteste l'authenticité, sont' ceux d'Imi-n-Tizekht (AfellaWassif) <strong>et</strong> ceux d'Ayerd (Tasserirt). Ce seraient des 'Alawites, venus duTafilal<strong>et</strong>.Les igurramen sont très nombreux. Certaines famill.es maraboutiquesont proliféré au point d'occuper un village entier: c'est le cas du villagede Dimh;llen, chez les Aït Smayoun, voire de constituer toute une faqblli :c'est le cas des Aït 'Abdallah ou Sa'id, originaires d'un village des Aït(1) Sur Tamdoult-ou~Aqqa,cf. Colonel JUSTINARD, Notes sur l'histoire·du Sous au XVI' siècle, in ArchilJC,çlHarocaines, vol. 29, Paris, 1933, pp. 79-82; ct Vincent MONTEIL, Choses <strong>et</strong> gcllS du Bani, in , lIespéris'. 1946, 3'-4' trim., p. 398.(2) Du moins parmi les Musulmans. Car, plus bas encore, il y li les .Julfs. Ceux-ci étaient fort peu nombreuxdans nos tribus. Il n'y avait qu'un p<strong>et</strong>it mellah chez les Ammeln, dans la taqbilt de Tahala. Il exist<strong>et</strong>oujours mals se dépeuple rapidement. Ses habitants émigrent vers les villes: Mogador, ·Marrakeeh <strong>et</strong>même Casablanca. La sécheresse de 1945 a provoqué un gros exode. A la différence des Musllimans, lesJuifs

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!