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ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

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MAISON ET VILLAGE DANS QUELQUES TRIBUS <strong>DE</strong> L'ANTI-ATLAS 333II Y a des villages défavorisés qui ne disposent que de l'eau des puitf.Elle ne perm<strong>et</strong> d'arroser que de maigres carrés de légumes. Dans la valléedes Ammeln, au contraire, les sources qui jaillissent du flanc du Lkestrendent possibles les cultures irriguées (céréales, oliviers, arbres fruitiers).C'est ainsi que le village d'Oumesnat, en AfeHa Wassif, dispose de sixsources: deux à lborbiin, deux à Lmwjae, deux près d'19ir Ugni, en unlieu appelé Tulli. Selon la tradition" c<strong>et</strong>te eau était à l'origine partagéeégalement entre les familles. Mais les ventes <strong>et</strong> les achats de parts d'eau'ont créé une grande inégalité.Il y a un bassin communal (imessïr, pI.imessïren) où l'eau est captéeavant d'être répartie dans les diverses séguias. C'est là que se mesurela part d'eau (lbabba) qui représente la soixantième partie de l'eau dubassin (1). On se sert d'une bagu<strong>et</strong>te en bois, divisée par des encochesen soixante parties égales <strong>et</strong> qu'on enfonce, dans l'un des angles du bassin,de façon à en faire reposer l'extrémité inférieure sur une pierre encastréedans le fond. Mais ce procédé de mesure n'est utilisé que la nuit. Dansla journée, entre la prière de l'aube <strong>et</strong> l'instant où le dernier rayon dusoleil touche le somm<strong>et</strong> du Lkest, l'eau ne passe pas par le bassin. Ellecoule directement' dans la séguia <strong>et</strong> se mesure en fractions de temps d'aprèsles positions successives du soleil. Ces fractions se nomment izragen. Chacunereprésente tant de lbabba. Le tour d'eau revient tous les quinze jours.Dans le village de Gdourt, chez les Ait Yssi, la répartition est mesuréepar un cadran solaire (izmaz) (2). Sur une plate-forme bien dégagée sedresse une p<strong>et</strong>ite borne en pierre; à droite <strong>et</strong> à gauche, des lignes parallèlessont gravées dans le ciment, selon un axe perpendiculaire à la directiondu s'oleil de midi. Elles délimitent soixante portions (trente de chaquecôté), dont chacune représente une lbabba. Celui qui possède paI.' exempleun droit d'eau de cinq lbabba a droit à la quantité d'eau qui s'écoule del'imessïr pendant le temps que l'ombre portée par la born~ m<strong>et</strong> à parcourircinq intervalles sur l'izmaz. Certains· villages des Ammeln ont égalementun izmaz.Un village est un cadre dans lequel vit une p<strong>et</strong>ite société humaine.Nous avons décrit le cadre. Il nOllS reste à dire comment s'organise lasociété.(1) l(labba se vendaiL trois mille francs en janvier 1\.l47.(2) izillClZ est un pluriel. Le singulier, Clzemz, sIgnifie: (lélai, épOIIIW.

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