ARCHIVES BERBÃRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

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éOMMUNICATIONS 191Certes, pour des spécialistes de l'islamologie, l'ignorance apparaîtcrasse, les hérésies nombreuses, la naïveté parfois désarmante. Mais penset-onque le tableau soit tellement différent chez les fillettes chrétiennes, etmême chez les adultes? Qui, chez les catholiques, a el1tendu parler dusymbole d'Athanase, et q.ue peut bien signifier, intellectuellement, pourdes enfants, le catéchisme qu'on leur fait avaler? Bien plus, combienai-je rencontré de « catholiques» ayant quelque instruction générale etqui ne confondaient pas l'Immaculée Conception avec la naissance virginaledu Christ? Quel croyant, parmi les protestants, est capable de dire cequ'est·la Communion des Saints, en laquelle, pourtant, chaque dimanche,ils déclarent c.roire ? Si donc on porte attention à la complication du dogmecatholique romain par rapport à "la simplicité du Musulman, ce qu'ensavent nos fillettes s'avère, proportionnellement, encore assez convenable.b) Par contre, pour ce qui est de· la pratique, elle est faible, sauf pourle jeûne, ce qui était bien connu; la prière est négligée. Je pense quel'observation des rites chrétiens par la fillette européenne est bien plussatisfaisante. De même, il n'y a pas d'enseignement de la morale proprementdit - ce qui n'arien d'étonnant puisqu'en Islam, celle-ci ne se dégagepas du reste des obligations culturelles, et que l'essentiel est de croire enDieu et en Son Envoyé' -, pas plus qu'e le culte n'est obligatoire pour lesimpubères.c)· Ici, comme à tant d'autres points de vue, on est frappé par l'inorganisationde la religion musulmane; l'école coranique, dans la mesure oùelle existe et est fréquentée, doit suppléer à tout, et par une méthoded'enseignement monstrueuse. Il n'y a pas d'œuvres religieuses en faveurde l'enfance et de sa formation musulmane. Par contre, il est vrai, il y al'exemple de la société des grandes personnes qui, elles, pratiquent, dansune mesure d'ailleurs faible, mais qui doivent le faire. Dans la ~ociétémusulmane, la religion, c'est l'affaire et le devoir des grandes personnesseules ; elle n'est pas, comme chez nous, celle des enfants et des femmes,dédaignée souvent par le chef de famille. Il y a là, au point de vue.psychologiqueet sociologique, une observation que je juge de très grandeimportance.Il n'en reste pas moins qu"e, par rapport au Christianisme, l'Islam a,au point de vue de ses œuvres de jeunesse; et objectivement parlant (1),un effroyable retard, et qui donne à lareligion rivale un grand avantage.d) Enfin et surtout, ce retard est encore plus considérable si l'on veutbien se rappeler que notre enquête porte exclusivement sur des centres(1) Parce que l'auteur du présent travail, étant un agnostique profondément convaincu, n'a pas àprendre parti sur l'excellence ou la nocivité des dites œuvres. Il a seulement à constater qu'elles, ou non,sont bien organisées pour le but qu'elles se proposent.
è:OMM:tiNIèATIO~Surbains, et qu'elle laisse de côté l'immense majorité de la populationalgérienne : celle qui vit à la campagne, loin de toute école coranique, etoù l'ignorance du rustique en matière de religion est à peu près absolue.Là, certes, la fillette ne doit savoir presque rien de la « foi de ses pères », àen juger par ce qu'elle eOn sait ici, où les conditi0!1s sont bien plus favorablesà la d~ffusion de cette connaissance. Là, tout n'est que ténèbres profondes.Encore une fois, comment &e fait-il que, depuis si longtemps, et enquelque sorte traditionnellement, les Musulmans se soient détournés del'action sur la jeunesse, non seulement intellectuelle (1), mais morale?C'est là, comme à d'autres points de vue, une des grandes faiblesses del'Islam dans le monde moderne.G.-H. BOUSQUET.(1) Il commence à y avoir, en Egypte, des cours d'instruction religieuse bien rédigés. Je possède unexemplaire d'un d'entre eux.•
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