ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

112 PHILipPE DE COSSÉ BRISSACneur de Salé ne vouleu pas quy partit sans un hordre exprez du dict alcaydeHaumard au lequellesdict gouverneur y envoyé un courier et le consulluyen envoya un auttre, mais ils sans retourna sans aucune responce. Mondict sieur de Chateau Renaud esttant arrivé à Tagadat apres,nvoir mouillél'ancre fist besser (1) à terre un de ses officiers de sont bord acompagné dumettre deu navire merchand de ceste ville pour aller parler audict segneurAlcayde Haumard et luy faire scavoir ses hordres, mais hont dict que saresponce fust sy hors de prepos quy obliga lesdict officier sans rectournerau bord des vaisseau et raporter au sieur comendant se qui s'estoict passédans la conferance, que luy donna lieu des l'instant de dérader. et se mettresoulz voille pour aller croisser sur la costte de Sallé, mais le malheur nousveut que la plus grande partie des corsères sont. enfermé dans le port deSallés (2). Les autres sont au port de Azamor et au port de L'argouladié (3)que sy le bonheur hut vouleu pour nous qu'ils fusent esté dehors dans leurspirateries ordinaires faizant de la façon qu'on faict, asseurément qu'ilsen auroict pris la plus grande parttie à leur rectour. Cependant Monsegneur, «le segneur Alcayde Haumard fust sy outré de voir parttir les vaisseau sansavoir receu aucune responce a la'propozicttion et demende qu'il avoictfaictte qui envoya quérir le sieur Pierre Gauttier qui exarçoit ·la charge deconsul à Salé à ma place pour luy dire qu'il avoict apris comme c'estoict luyqu'il avoict donné les advis pour faire venir les vesseau et quy luy avoictdonné touts les moyens pour les destruire. Lesdict sieur Gauttier sans.escuza le meilleur que luy fust posible, mais pour lhors sans considerationordonna au dict sieur consul de ne rectourner plus à Salé et dans le mesme(1) Besser (pour baisser) : descendre.(2) Dans son Histoire des conquestes de Mu/ey Archy... et de Mu/ey Ismall ou Semein son frère ...• MOUETTEnous a donné un récit plus détaillé des négociations engagées aux mols d'aoüt et de septembre 1680 entreChâteau-Renaud et le caïd Omar. Lors de la première entrevue qui eut lieu à El-Ksar el-Kebir entre lesdélégués du chef de l'escadre française et ·le représentant du sultan, ce dernier exigea comme conditionpréalable à une entente la cessation Immédiate du blocus de Salé afin de rendre libre aux corsaires l'accèsdu port. Cette demande ayant été jugée Inadmissible, les pourparlers furent aussitôt rompus et nos vaisseauxcontinuèrent à monter la garde·à l'embouchure du Bou-Regreg. Contrarié par cet échec, le caïdOmar se montra plus conciliant. Par l'Intermédiaire du marchand Jean Lion qu'il dépêcha à Château­Renaud, il sollicita le renvoi de parlementaires en ajoutant qu'on « trouverolt moyen de s'accorder '. Unedélégation repartit donc pour El-Ksar el-Kebir avec des présents et un projet de traité stipulant la conclusiond'une trève de trois mois pendant laquelle un ambassadeur marocain devrait venir chercher à VerlI8illesla ratification de la paix. Le caïd accepta les présents et feignit d'accepter le traité, mais le 4 septembre,dans sa réponse à nos propositions, Il émit la prétention que la trève ne prendrait effet que cinquantejours plus tard afin de laisser aux corsaires la possibilité d'achever leur campagne à nos dépenset de rentrer au port avec leur butin. Pour la seconde fols, les négociations furent arrêtées et l'escadre deChâteau-Renaud reprit la route du retour; v. Sources inédites, 2' Série, France, t. l, pp. 508-510 et t. II,pp. 132-133.(3) Ce nom désigne la lagune d'El-Oualidlya ou d'Ayer située le long de la côte marocaine entre le capCantin et Mazagan et qui offrait un refuge très favorable aux navires de faible tonnage; v. Sources inédites,2' Série, France, t. l, p. 512 et n. 2.