ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

COMMUNICATIONS 197qu'on rencontre au cours de l'article ne sont pas plus probants : yœmm~n« il croit », nous est inconnu: peut-être faut-il comprendre yœ'm9n ? Quantà nd'!œyw « nous donnerons ), ibid., c'est évidemment une erreur de notationpour nll't~u. Harris ne cite donc aucun exemple sûr d'une réalisation œ del'hypothétique phonème 1al·L'erreur de méthode commise ici a été, si l'on admettait l'existenced'un phonème 1a1 bref, de ne pas se soucier assez d'établir fortement lapertinence de l'opposition 1al - 191. En effet, la comparaison avec l'arabeancien et les autres dialectes montre que beaucoup de 1a1 anciens (etd'autres voyelles) sont passés à 191. Il fal\ait donc prouver, par des sériesd'exemples, que ISopposition 1a1-191 est capable, à elle seule, de distinguerdes significations, et que, par suite, il existe encore un phonème 1al.Mais Harris, qui ne se soucie que des environnements et guère de la pertinence,.n'a cité qu'une seule paire de mots différenciés d'après lui seulementpar le fait que l'un a un 191 et l'autre un 1al: kb9r « il est devenugrand» - kbar « grand, large ». Malheureusement le second terme n'existepas: seul est connu kb9f « plus grand» qui se distingue du premier terme,non pas par le timbre de sa voyelle, mais par son 1r1emphatique. Existet-ildes paires de mots qui auraient échappés à Harris et où l'opposition1a /-191 serait, à elle seule, différenciative? G. S. Colin me propose lapaire sasra « dix» - S9sra « vie en compagnie» ; il est certain que l'oppositionvocalique est ancienne: cl. sasarat- - €Îsrat-. Mais qu'en subsistet-ilà l'époque actuelle, où d est la réalisation normale de 191 après Is 1 :comparer s9bsân et sd!sân ? Il semble donc que dans dUra et s9srii nousayons actuellement deux réalisations différentes du même phonème vocalique19./, dont la plus fermée serait amenée par le caractère non emphatique.du 1ri ; le seul trait qui distinguerait les deux mots serait, en définitive,l'emphase ou la non-emphase..de 1r 1. Il existe bien encore d'autres a : .ceux qui apparaissent comme premier élément de diphtongues biphonématiques,avant une semi-voyelle et après 1si ou 1 ~ 1(d'après G. S. Colin,aussi après les vélaires et les emphatiques). Mais comme 9 n,e peut apnaraîtreen cette position, les deux sons ne peuvent s'opp~ser, ils sont en « distributioncomplémentaire » comme diraient les linguistes américains, et rienn'empêche, en principe, de considérer. ces a comme des réalisations du phonème191 dans cet entourage. Nous conclurons donc que, dans la situationactuelle de ces parlers, il n'y a plus de phonème 1a 1distinct de 191.Le phonème vocalique 1i 1 bref n'a· pas plus. d'existence que 1a 1. Lesexemples donnés par Harris § 1.1 ne sont pas transcrits ou interprétés d'unefaçon satisfaisante : .kursi « chaise » a un i ·moyen, réalisation en finale