ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

AUGUSTE HEAUMIER,et délivrer les manifestes d'entrée et de sortie. Pour exercer les autresattributions des consuls titulaires en matière maritime, il leur faut unepermission spéciale. Une autorisation expresse leur est également nécessaire,en vertu de l'art. 7 de la même ordonnance, pour recevoir des dépôtset faire les actes attribués aux consuls en qualité d'officiers de l'état-civilet de ,notaires. De plus, s'ils ont le droit de délivrer des certificats de vie,des·passeports et des légalisations, ces actes doivent en principe êtrevisés par le consul dont ils dépendent.Au début de 1854, l'agent consulaire de Rabat est déjà autorisé à remplirles fonctions de notaire et d'officier de l'état civil; il a de plus la facultéd'exercer, en matière maritime, les pouvoirs attribués en France auxadministrateurs de la marine. Mais Beaumier, de Ihême que l'ont fait ses.prédécesseurs, ne tarde pas à demander comme « indispensable au biendu service public» l'extension totale à son profit des pouvoirs exceptionnelsde l'article 7 de l'ordonnance de 1833. Il fait ressortir, avec raison. semble-t-il, les inconvénients qu'entraîne pour ses ressortissants la réglementationstricte à laquelle il doit se conformer. Les négociants de Rabatqui veulent s'embarquer pour Marseille sont parfois retenus au momentde leur départ, parce que leurs passeports, envoyés à Tanger pour y être..visés, n'en sont. pas revenus. L'inconvénient est ~e même pour les Gertificatsde vie et les légalisations, dont les Algériens notamment ont souventbesoin. Enfin, en raison du peu de sécurité des routes, il serait utile dedonner' aux Français et protégés français la faculté de pouvoir faire desdépôts d'argent au consulat. Dès la fin de 1854, notre agent voit ses attributionsétendues en matière d'emprunts à la grosse, de décrets d'expertise,de condamnatio~ et de vente de navires. Puis, par un décret du20 juin 1855, on l'autorise à recevoir des dépôts. Mais c'est en 1861 seulementqu'il obtient le droit de délivrer. des passeports, des certificats devie et· des légalisations, sans être astreint à les faire viser par le consulg~néral de Tanger. . ..Malgré l'extension de ses pouvoirs, Beaumier n'a jamais sous ses ordres.qu'un personnel des plus restreints; du reste, l'ordonnance de 1,833 préciseqUe les vice-consuls et agents consulaires n'ont pas de chancelier. On saitqu'un drogman, Narcisse Cotte, est venu en même temps que lui à Rabat,mais il en repalt au début de 1855; c'était d'ailleurs un fonctionnairecultivé, à qui l'on doit un livre intéressant sur Le Maroc contemporain.HESPERIS. _ T. xx XVII. _ 1/2 -1950.8