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ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

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BIBLIOGRAPHIE 499organisés d'A. O. F. défendent leurs électeurs <strong>et</strong> l'intérêt général du paysavec le même dévouement que le grand chef venu de France.Dans les chapitres sociologique <strong>et</strong> économique, M. Rich~rd-Molardsuggère des réflexions qui justifient moins la confiance manifestée auchapitre administratif. Son analyse du comportement psychologique desnoirs, de leurs conceptions spirituelles <strong>et</strong> sociales est d'une profondeurpassionnante. Mais si l'on açcepte avec lui une sorte de pluralisme d'idéauxhumains, une possibilité de progrès par voies parallèles <strong>et</strong> non sur .ligneunique, que devient le concept d',égalité abstraite? C'est alors qu'éclate« l'erreur de perspective évidente qui consiste à tonfondre égalité <strong>et</strong> identité». Restons sur le plan pratique. Toutes les sociétés noires ont en communune limitation des horizons à la famille, à ces relations de parenté oùGautier voyait des formes biologiques du patriotisme. Conceptions valablesen soi mais parfaitement antinomiques avec la gestion d'un immensedomaine territorial selon une économie <strong>et</strong> une technique occidentales.Même dans la Métropole nous savons la difficulté d'obtenir, dans uneassemblée élue, la subordination des intérêts particuliers à un intérêtgénéral qui est tout autre chose que leur somme. Nous avons heureusementchez nous la tradition vigoureuse d'un Etat centralisé qu'incarne l'Administration: est-ce par une dangereuse contràdiction ou par un heureuxéquilibre que c<strong>et</strong>te Administration hiérarchisée <strong>et</strong> non point égalitaire,tirant son autorité d'en haut, s'oppose au pouvoir politique venant d'enbas? Certes, il y avait, il y a encore des provinces françaises diverses commeles régions d'A. O. F. Mais quand la France a réalisé son idéal démocratiquede souverain<strong>et</strong>é nationale, elle était déjà, grâce à des siècles de vie commune,sous un pouvoir monarchique, une personne, une conscience desoi <strong>et</strong> sa Révolution, loin d'aboutir à une dissolution, fut au contraireun achèvement de c<strong>et</strong>te prise de conscience de soi. Qu'adviendrait-il del'A. O. F. si quelque self-government noir détruisait l'administration-française '? Combien de semaines faudrait-il attendre pour revenir à unepoussière de villages, <strong>et</strong> à des' tyranneaux surgissant des groupes de vita- .lité plus agressive? Pour résoudre, ac t ueU eme n t, la contradiction entreles nécessités de l'infrastructure territoriale ou économique <strong>et</strong> les richespossibilités d'évolutions culturelles autonomes, est-ce que la présencede la France, nous voulons dire sans prudente ambiguïté d'une autoritéfrançaise, n'est pas la meilleure chance ?M. Richard-Molard n'a pas caché son regr<strong>et</strong>, son inquiétude qu'on aitpeut-être mis la charrue avant les bœufs. S'il, est vrai que « de la puissanceéconomique dépendent l'émancipation <strong>et</strong> la liberté de la personne humaine», la création des richesses, indispensable à l'amélioration des niveauxde vie <strong>et</strong> aux ascensions sociales, ne se décrète pas dans les palabres mêmebaptisées réunions politiques; elle est d'abord une soumission aux lois

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