ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

66Au mois de novembre 1855 seulement, Cotte est remplacé par un drogmanauxiliaire, Claude de Laroche, intelligent et zélé, qui reste plusieurs annéesà Rabat et gère l'agence consulaire de 1858 à 1860, pendant le séjour deBeaumier à Tunis. De plus, un autre interprète, Antoine Ducors, estattaché au vice-consulat. Il y est déjà en 1854 et remplace provisoirementle vice-consul, quand celui-ci quitte définitivement les bords du Bou Regregen 1865.L'effectif réduit des membres du consulat de France s'explique par lefaible trafic du port de Rabat. En effet, l'année où Beaumier y arrive - en1854 - vingt-neuf navires seulement viennent y jeter l'ancre et le mouvementcommercial ne s'élève qu'à la somme de 1.072.359 francs, dont591.480 francs pour les importations et 480.879 francs pour les exportations.Cependant, la situation géographique de l'agglomération en a faitune ville impériale, où les sultans séjournent volontiers dans les palaisqu'ils y ont fait construire. Ils y passent du reste nécessairement pour serendre de Fès à Marrakech, leurs deux capitales, car la route de l'intérieur fleur est interdite par les tribus en révolte. Les voyageurs, les courriers, lestroupes suivent l'exemple des souverains et Rabat est ainsi devenue,selon l'expression de Beaumier, « un poste d'observation unique dans le. ,.pays, le pont du Maroc où tout passe et doit passer ». Avec un servicebien organisé et un personnel suffisant, on y serait, d'après notre compatriote,mieux informé que partout ailleurs, de tous les événementsimportants susceptibles de se produire dans le pays.Néanmoins, seules la France et l'Angleterre y sont représentées par uilvice-consul de carrière; les autres nations chrétiennes, telles l'Espagne, lePortugal ou les Etats-Unis d'Amérique, confient leurs intérêts à desIsraélites du pays. Beaumier y exerce pourtant, en dehors de ses propresfonctions, celles d'agent de la Belgique et de la Sardaigne; mais ces deuxcharges sont purement honorifiques, car il n'y a point dans la région 'deressortissants de ces deux pays et les navires belges ou sardes ne viennentpresque jamais mouiller dans le port du Bou Regreg. Par ailleurs, il luiarrive, en 1856-1857, pendant plus de sept mois, de suppléer son collèguebritannique; il fait preuve en cette circonstance d' « un tact et d'uneprudence » auxquels le ministre d'Angleterre à Tanger rend hommagedans les termes les plus élogieux.D'après l'ordonnance du 26 octobre 1833, les vice-consuls et agents