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ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

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328 A. A])A)Ibord de la falaise qui domine la plaine de Dougadir (d'où le nom de cevillage). Le coutumier existe encore. C'était un agadir de fraction, où lestrois .villages entreposaient leurs grains. Les Ait Tag~nza déclarent qu'iln'a,pas été détruit mais abandonné peu à peu.Ce n'est pas à dire que, depuis la destruction ou l'abandon de leurs igidar,ces tribus ou ces villages n'aient pas eu de magasins collectifs. A Oumesnat,par exemple, il y avait un magasin communautaire (abanu-n-lejmuei)qui contena:it, pour ainsi dire, le trésor municipal. On sait que les républiquesberbères ne pratiquaient que l'impôt en nature. Les contributionsen. argent étaient tout à fait exceptionnelles, comme il est naturel dansune éconcmie agricole primitive où le numéraire n'abonde pas. Tous lesans, quand on rentrait la récolte, chaque chef de fami1le versait l"achour,tc'est-à-dire un e~~aee d'orge sur dix(l). L"achour était divisé en trois parts:une pour les pauvres, une pour la médersa d'Imi-Ougechtim, une pour le« Makhzen du Kerdous(2) ». Il s'y ajoutait une contribution d'un trentième(une, e~~aee par taf/rart) qui était déposée dans l' abanu-n-lejmu<strong>et</strong> d'Oumesnat.Ce magasin n'était pas forti~ié, c'était une simple maison que rien. àl'extérieur, ne distinguait des autres. La clef était conservée par un gardien(awgga/) qui touchait, pour rétribution, un quart d'e~~aee par tagrari.C'est lui qui veillait à la répartition de l"achour. Avec le prodùit de lacontribution communale, on payait les menus frais des travaux qui incombaientau village : réfection de la mosquée, entr<strong>et</strong>ien des sources <strong>et</strong> dességuias, <strong>et</strong>c. Quand le « Makhzen du Kerdous » réclamait une contributionexceptionnelle, sans doute pour alimenter la lutte contre l'infidèle, lajmiièa de la iaqbilt répartissait la somme demandée entre tous les villages<strong>et</strong> la jmaea de chaque village vendait ce qu'il fallait du grain de l'abanu.De toute façon, l'awgga/ ne devait rien laisser sortir sanS l'ordre des in/liis.Chez les Igounan, les igidar ont mis plus longtemps à mourir. Celui duvilla'ge de Gdourt est abandonné depuis soixâhte-cinq ans environ. Enrevanche, celui de Talat-n-Yssi n'est pas encore mort. Nous pouvons assis-(1) Les mesures en usage étaient: e$$aee (environ cinq kilos d'orge) <strong>et</strong> tagrart (trente e~$aee, solt centcinquante kilos). E$$a•• était un récipient en cuivre, sans anse ni oreilles, qui contenait sept litres <strong>et</strong> demienviron.(2) Les gens du pays appelaient ainsi le fantôme de gouvernement que Merebbi Rebbo avait installédans le massif du Kerdous, où il s'était réfugié après les défaites infligées à sa famille par les troupes françaises.L'allégeance des tribus voisines se réduisait au versement de c<strong>et</strong> impôt. Le « Makhzen du Kerdous •ne s~ mêlait pas de leur administration.

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