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ARCHIVES BERBÈRES et BULLETIN DE L'INSTITUT DES HAUTES ...

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~UlS0N El' VIU..Hm Il.\Ns Ql'EI.QI'ES ')'nIBl's nE L'.\.N'fI-A'fLAS 29;{certaines conditions pOlitiques <strong>et</strong> sociales qui, nous aurons l'occasion d'yrevenir plus loin, ne se rencontrent pas dans l'Anti-Atlas. De plus, Am~meln <strong>et</strong> Igounan semblent moins doués pour l'art que pour le commerce.L'indéniable beauté de certains villages est due au paysage <strong>et</strong> à la lumièreplus qu'au génie des maîtres-maçons. Mais, du point de vue de l'<strong>et</strong>hnographe<strong>et</strong> du sociologue, qui est le nôtre ici, l'habitation la plus défavo-.risée sous le rapport de l'esthétique n'offre pas moins d'intérêt que leschefs-d'œuvre de l'architecture.Notons d'abord que les tribus qui no~s occupent ignorent complètementl'usage de la tente <strong>et</strong> même de la nouala. Le fait vaut qu'on le soulignecar il n'est pas si fréquent qu'on pourrait le croire dans l'ensemble duMaroc. M. Emile Laoust a relevé dans l'habitation des transhumants duMaroc central (1) les traces· évidentes d'un nomadisme pourtant oublié.Dans les plaines atlantiques elles-mêmes, où la culture règne aujourd'hui,la tente <strong>et</strong> la nouala demeurent le type d'abri le plus répandu (2). LesBerbères de l'Anti-Atlas, eux, ne connaissent que l'habitation construiteen dur. Agriculteurs <strong>et</strong> non pasteurs, leur sédentarisation remonte sansdoute à une époque antérieure aux sources historiques dont nous disposons.!~a maison ne porte pas d'autre nom que ligemmi (3). Les mots igerm, /figremt <strong>et</strong> taddart qui, dans le Maroc central (4), désignent respectivementle village fortifié ou q~ar, la maison fortifiée <strong>et</strong> le gourbi du pauvre, sontconnus ici mais inusités, à l'exception de taddart qui désigne bien un logis,mais celui des abeilles, le rucher.M. Laoust a noté, dans la région de Demnat, le terme ibergemmi qui sedit d'une grande maison (5). Les Ammeln l'ignorent mais emploient libergerilmit,forme féminine <strong>et</strong> diminutive du précédent, avec un sens ironique<strong>et</strong> méprisant, analogue à celui de « bicoque » dans le français familier.(1) E. LAOUST, L'Habitation chez les transhumants du Maroc central, Coll. « Hespérls " ,no VI, Paris,1935.(2) SI l'on rapproche ce fait des mouvements de populations ou tout au moins des poussées <strong>et</strong>hniquesqui se faisaient encore sentir au début du siècle dans le Moyen-Atlas, ne sera-t-on pas tenté de considérerle Maroc non comme un pays d'agrlculteurs (de « paysans. au sens strict du terme) mais comme un paysde pasteurs, que l'Installation des cadres rigides d'un Etat moderne a saisi, pour ainsi dire, en pleine mouvance<strong>et</strong> à un stade de sédentarisation relativement peu avancé? Je ne peux Ici que poser la question.(3) Lesmotsberbères sont transcrits selon la méthode recommandée par l'Institut des Hautes EtudesMarocaines. Ne prétendant pas faire œuvre de dialectologue, j'ai voulu c<strong>et</strong>te transcription aussi simpleque possible <strong>et</strong> laissé de côté les particularités phonétiques. qui varient souvent d'une taqbilt à l'autre.Je tlens à remercier Ici M. A. Roux, directeur d'études de berbère à l'Institut des Hautes EtudesMarocaines, qui a bien voulu revoir ma transcription.(4) Cf, E. LAOUST, op. laud.(5) R. LAOUST, Mot.• <strong>et</strong> cho.•e.• berbères. Paris, 1920 (p. 1).

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